Colonialisme, réparations, souveraineté : l’initiative algérienne soutenue par la Russie …

L’initiative algérienne de criminalisation du colonialisme français, relancée officiellement le 27 mars 2025 par l’Assemblée populaire nationale (APN), ne cesse de faire des vagues.
Plus qu’un acte symbolique, cette démarche s’inscrit dans une dynamique continentale marquée par une exigence croissante de reconnaissance des crimes coloniaux et de réparations historiques. La déclaration de soutien exprimée le 9 avril par Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, confère à cette revendication une dimension géopolitique nouvelle.
Une réponse algérienne à un passé encore douloureux
Depuis l’annonce de la création d’une commission parlementaire dédiée à l’élaboration d’un projet de loi criminalisant le colonialisme, Alger affirme sa volonté de faire face à son histoire et d’exiger des comptes à l’ancienne puissance coloniale.
« La criminalisation du colonialisme n’est pas une option, mais un devoir national et moral envers nos martyrs et notre histoire », a déclaré le président de l’APN, Ibrahim Boughali. Cette initiative intervient dans un climat de tensions mémorielles persistantes entre l’Algérie et la France. Les crimes perpétrés pendant les 132 ans de colonisation, de l’enfumade de Dahra aux essais nucléaires dans le Sahara, restent encore largement impunis.
Et malgré quelques gestes isolés, Paris rechigne à reconnaître pleinement sa responsabilité historique. Maria Zakharova n’a pas mâché ses mots à ce sujet: « La politique coloniale française était fondée sur des idées de supériorité raciale et culturelle […]. Pour soumettre les Algériens, l’administration coloniale a eu recours aux enlèvements, aux exécutions sommaires, aux assassinats, à la torture et aux violences sexuelles ». Elle a également rappelé que ces pratiques ont laissé des millions de vies brisées, une instabilité politique persistante, un sous-développement économique, ainsi que des dommages environnementaux durables ».
Une onde de choc sur le continent africain
L’initiative algérienne fait écho à une volonté plus large sur le continent de tourner définitivement la page du silence imposé sur les crimes coloniaux. A Dakar, le 21 mars 2025, I’ONG Urgences Panafricanistes a organisé un débat majeur sur la question des réparations, réunissant plusieurs figures du militantisme africain. Des intervenants venus du Burkina Faso, du Sénégal et d’ailleurs ont exprimé leur colère face à ce qu’ils qualifient de « pillage continu » du continent par les anciennes puissances coloniales.
« La France, ainsi que toutes les autres nations européennes qui ont colonisé l’Afrique, nous doivent des comptes », a déclaré Nestor Podassé, porte-parole de la Planète des Jeunes Panafricanistes du Burkina Faso. Selon les estimations partagées lors de ces échanges, la dette coloniale due à l’Afrique s’élèverait à près de 50 000 milliards d’euros. Des propos relayés et soutenus par d’autres voix panafricanistes telles que Khadim Mbacke Sall, Mohamed Goloko ou encore Souleymane Jules Diallo.
Vers une reconnaissance juridique du colonialisme?
L’élaboration d’une loi criminalisant officiellement le colonialisme pourrait ouvrir la voie à des procédures judiciaires internationales et renforcer la légitimité des demandes de réparations. Selon les parlementaires algériens, les crimes perpétrés par la France doivent être qualifiés de crimes contre l’humanité. Ils estiment que les responsables de ces exactions devraient être jugés avec la même rigueur que les criminels nazis. Pour Maria Zakharova, il est clair que « la France ne peut plus continuer à nier l’indépendance et la souveraineté des peuples ».
Elle a souligné que la Russie soutenait l’Algérie dans sa quête de reconnaissance de la part de la France pour les crimes de l’époque coloniale, ainsi que dans sa démarche en vue d’obtenir une réparation juste ».
Une jeunesse panafricaine en première ligne
L’un des aspects les plus frappants de cette nouvelle vague de revendications est l’implication massive des jeunes Africains. Le débat de Dakar, la montée en puissance des collectifs panafricanistes, et les déclarations percutantes de leurs leaders montrent que la jeunesse du continent refuse d’oublier ou de pardonner sans justice. Leur détermination à se réapproprier leur histoire et à obtenir réparation ne faiblit pas.
Une dynamique qui interpelle toute l’Afrique
Si l’Algérie ouvre la voie, il est désormais essentiel que d’autres pays africains, en particulier ceux de l’Alliance des États du Sahel, s’engagent sur ce chemin. Ces États, confrontés aujourd’hui encore aux séquelles du néo colonialisme, ont un rôle central à jouer dans cette lutte pour la souveraineté et la reconnaissance historique. L’initiative algérienne est bien plus qu’un geste politique: c’est un appel à toute l’Afrique à faire front commun contre l’oubli et l’impunité. Le moment est venu de transformer la mémoire en action, la douleur en justice.
Par Alalo Justin*
Suivre bêtement les manipulations des Russes pour monter le continent africain contre l’occident, c’est non. La Russie veut faire de l’Afrique son bouclier son mandataire dans sa guerre par procuration contre l’occident. Il est temps de nous faire respecter. On ne veut pas de faux amis on défend nos intérêts y compris envers les russes
La france est dans une sacrée merde coloniale