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Avis d’inexpert – Sans intérêt rédactionnel avéré (Par Jean Meïssa DIOP)

« Nous prions pour que Mack Sall goûte, lui aussi, à la prison », clame la présidente du Mouvement des Femmes du Macky libère Karim (Mlk). Question à un journaliste, question aussi à la femme, à l’homme et au jeune politique : de quel intérêt éditorial peut être une diatribe nulle d’une opposition qui croit exprimer ainsi une ligne radicale ? Intérêt éditorial si on veut exposer à l’opinion l’indigence d’un discours politique qui n’en est pas un. A part cela, il n’y a vraiment pas de quoi fouetter un chat. On peut tous y aller en adversité politique, sauf à s’envoyer les uns les autres en prison si l’occasion s’en présente et que l’opportunité s’y prête. ‘’Il n’y a pas de crime en politique, soutient Alexandre Dumas dans le Comte de Monte-Cristo, on élimine plutôt un obstacle. C’est tout.’’

Souvent, on entend des hommes et femmes politiques dire ne pas souhaiter à leur pire adversaire un séjour carcéral, mais voilà qu’une politicienne croit innover dans la détestation de son rival politique qui se trouve être le président de la République.

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D’autres estiment (et ce sont les propos des plus discutables qui soient) que ‘’la place d’untel n’est pas en prison’’. Y aurait-il donc des personnes nées pour moisir en taule et d’autres indignes de ce châtiment pénal quel que soit le tort qu’ils doivent réparer à la société ? Quand va-t-on, dans ce pays, se résoudre à envoyer en prison, à juger les justiciables en faute. A ce rythme où on veut y aller dans la justification de tout emprisonnement des délinquants à col blanc, la prison ne sera faite pour personne, parce que le butin du voleur de poule serait si ridicule qu’il n’y aurait pas à dépenser autant d’argent pour l’envoyer en prison et l’y maintenir.

Evoquant une ville française de moyenne célébrité, un grand journaliste sénégalais soutient qu’on y fabrique la meilleure moutarde au monde. Deux problèmes : qu’est-ce qui fonde l’exactitude d’une telle affirmation ? N’est-on pas là devant un cas de pub clandestine, mais naïve, l’auteur semblant vouloir juste épater son public en étalant la qualité surfaite d’une ville, d’un label ?

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Le journaliste ne gagne pas forcément quand il remporte une foire d’empoigne avec sa source, son interlocuteur. Nombre d’interviews n’en sont que très peu, l’intervieweur s’engageant dans un bras de fer avec son invité et, de ce fait, ne lui laissant plus la possibilité de donner d’informations intéressantes. C’est là le défaut des journalistes qui n’ont pas la modestie de croire que leur interlocuteur est, pour ainsi dire, une mine d’informations. Sur Rfm Matin, un homme voulait parler des problèmes fonciers qui se posent ou vont se poser avec plus d’acuité, avec les sinistrés de la mer. ‘’Non, prenez contact avec notre correspondant à Saint-Louis Mohamed Naby Sylla’’, lui balance le journaliste. Mais, décidé à parler à la radio d’un problème qui semblait exhaler des relents de scandales fonciers, l’interlocuteur ne voulut pas s’en laisser conter. La prétexte fut qu’il ne fallait pas faire déborder le journal. Avec le risque de louper une information croustillante. Ce fut le cas car, le lendemain, la même question du recasement des sinistrés de la mer fut en débat sur Rfm. Aussi bondé que soit un journal parlé, n’y a-t-il pas possibilité d’enregistrer un élément important pour l’inscrire au menu d’un prochain journal ? Bien sûr que si !

Post-scriptum : La campagne électorale en France ne manque pas de mots percutants. Parlant de son rival Fillon, Jean-Luc Mélenchon y va en humour caustique comme la soude de la même épithète : ‘’Il s’est rêvé capitaine du cuirassé Potemkine, mais se retrouve à négocier la ferraille du Titanic.’’ Il faudra un peu de culture pour comprendre sens, allusions et sous-entendus.

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