Assassinat du journaliste Martinez Zogo: Libération surprise du milliardaire Amougou Belinga et Maxime Eko Eko

Assassinat du journaliste Martinez Zogo: Libération surprise du milliardaire Amougou Belinga et Maxime Eko Eko

L’affaire Amougou Belinga, qui a défrayé la chronique pendant près d’un an au Cameroun, vient de prendre un nouveau tournant. Ce vendredi 1er décembre 2023, le juge d’instruction militaire Sikati Kwamo a décidé de libérer Jean-Pierre Amougou Belinga, dirigeant du groupe l’Anecdote et principal accusé dans l’assassinat du journaliste Martinez Zogo. Dans la même décision, le juge a également ordonné la libération de Maxime Eko Eko, à la tête de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE), également accusé dans le meurtre du journaliste.

Ces décisions ont suscité la stupeur et l’indignation au sein de l’opinion publique camerounaise, qui réclame justice pour le journaliste assassiné le 15 février 2023 à Yaoundé. Martinez Zogo, travaillant pour la radio Amplitude FM, avait été enlevé, torturé et assassiné par des hommes armés après avoir exposé sur les ondes les pratiques mafieuses et les détournements de fonds publics impliquant le groupe l’Anecdote et ses alliés politiques.

Selon les enquêtes menées par la commission mixte police-gendarmerie, Jean-Pierre Amougou Belinga serait le commanditaire du crime, ayant rémunéré des mercenaires pour exécuter le journaliste. Maxime Eko Eko, de son côté, aurait fourni les armes et les moyens logistiques aux tueurs. Les deux hommes, ainsi que d’autres complices tels que le journaliste Bruno Bidjang et l’ancien commandant de la Garde présidentielle, le colonel à la retraite Raymond Thomas Etoundi Nsoe, avaient été arrêtés le 6 février 2023, mais certains avaient été relaxés quelques jours plus tard.

Depuis lors, l’affaire Amougou Belinga a suscité de nombreuses réactions et manifestations, tant au Cameroun qu’à l’étranger, exigeant que toute la lumière soit faite sur ce crime odieux et que les coupables soient punis. Des organisations de défense des droits de l’homme et de la liberté de la presse, dont Amnesty International, Reporters sans frontières et le Comité pour la protection des journalistes, ont condamné le meurtre de Martinez Zogo et appelé les autorités camerounaises à garantir un procès équitable et transparent. Cependant, la libération de Jean-Pierre Amougou Belinga et de Maxime Eko Eko remet en question la crédibilité et l’indépendance de la justice camerounaise, qui semble, selon certaines sources, céder aux pressions et aux influences des puissants.

0 COMMENTAIRES
    Publiez un commentaire

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *