« Affaire Karim Wade, le Pds n’a pas perdu le combat juridique », Par Sahnoun Ndiaye

La condamnation du prisonnier politique Karim Wade n’a aucune base juridique. Lorsqu’un accusé ne peut pas bénéficier d’un procès équitable, il paraît surréaliste de conclure à une défaite juridique parce que le verdict prononcé le condamne à une peine ferme. Le fait d’être accusé et emprisonné n’est pas la conséquence d’une défaite juridique. Sinon à quoi bon la présomption d’innocence et le souci d’un procès juste. Une défaite juridique ne peut être invoquée que lorsque toutes les conditions d’un procès correct sont assurées. Dire que le PDS a perdu le combat juridique parce que Karim Wade a été emprisonné par Macky Sall, c’est donc penser que le droit a été strictement respecté dans son procès. Or tout le monde sait qu’il n’en est rien.

D’ailleurs, la certitude de la mascarade juridique vient être donnée prouvant que le PDS n’a pas perdu la bataille du droit. L’instance internationale des Nations Unies compétente en matière de défense des droits de l’homme a confirmé que dans le procès de Karim Wade le droit est du côté de l’accusé. Le contraire aurait été étonnant même pour le plus incompétent dans cette matière.

Le déroulement des audiences a suffisamment montré toutes les violations évidentes de la procédure, la cinquantaine d’exceptions de nullité, et le manque de preuves de l’accusation. Il n’était pas besoin d’être expert pour le savoir, assister à une audience aurait suffi pour s’en rendre compte. De là à penser que ceux qui concluent que le PDS a perdu le combat du droit parce que Karim Wade est derrière les barreaux n’ont jamais mis les pieds au tribunal pour assister à son procès ou ne sont pas assez outillés pour décrypter des lacunes aussi évidentes. Cela dit, il faut maintenant voir où le bât blesse. Si le combat politique avait été bien mené, Macky Sall n’aurait jamais eu le courage de tordre le coup au droit pour condamner Karim Wade. Puisque la défaite n’est donc pas juridique, elle ne peut qu’être politique. S’il faut chercher un ou des coupables qui doivent assumer cette débandade, il faut voir du côté des responsables politiques. C’est aussi simple.

Si Abdoulaye Wade a risqué sa vie en perçant un barrage de Police pour contester les entraves à la liberté d’expression, devenues courantes avec Macky Sall, c’est à cause de la timidité de responsables politiques du PDS. Il sait que la mobilisation politique est le seul recours contre l’arbitraire d’un pouvoir politique. Elle constitue l’arme ultime pour faire reculer la dictature. La défaite est donc plutôt politique de juridique.

Lorsqu’un responsable politique envisage une profonde refonte du parti et veut assumer des responsabilités nationales et n’est pas en mesure d’avoir une lecture correcte d’un événement aussi anodin, il faut se poser des questions sur l’avenir du PDS entre des mains si peu expertes. Cette idée ne doit pas prospérer car elle montre à l’évidence que certains responsables du Pds n’ont même pas la bonne interprétation des événements. Ce qui nous fait perdre le seul vrai avantage que nous avons devant l’adversité. Pire, ils concluent à une défaite là où un organisme international de défense des droits de l’homme dit le contraire. Vouloir réorganiser les instances du parti de la base au sommet est louable, mais il faut partir sur de bonnes bases en invoquant les vraies raisons. Pourquoi, quand et comment apporter le Sopi tant souhaité ? That is the question.

1 COMMENTAIRE
  • hams

    mdr macky à peur de lui c normal il va pas le laisser sortir se con ???

Publiez un commentaire