Yoon Suk Yeol destitué : la Cour constitutionnelle de Corée du Sud confirme sa mise à l’écart

Le 4 avril 2025, à Séoul, la Cour constitutionnelle a scellé le sort du président sud-coréen Yoon Suk Yeol en confirmant sa destitution. Cette décision unanime met un terme immédiat à sa présidence, après sa tentative controversée d’instaurer la loi martiale quelques mois auparavant. Selon les dispositions constitutionnelles, une élection présidentielle anticipée devra avoir lieu dans les 60 jours.
Yoon Suk Yeol avait été suspendu après avoir tenté de restreindre les libertés civiles par l’imposition de la loi martiale, une mesure qualifiée d’« illégale et dangereuse ». Son objectif était d’entraver le fonctionnement d’une Assemblée nationale dominée par l’opposition, une action que la Cour a jugée inconstitutionnelle. Ce recours à l’armée pour limiter le pouvoir législatif a entraîné une crise politique profonde, déclenchant d’importantes manifestations et une division de l’opinion publique. En décembre 2024, le Parlement avait déjà voté sa destitution, décision désormais validée par la Cour qui l’a qualifiée de « violation grave de la loi », mettant ainsi en lumière un manquement à l’engagement démocratique du chef de l’État.
Face au verdict, la capitale sud-coréenne a vu affluer des milliers de citoyens en soutien ou en opposition à Yoon Suk Yeol. Afin de prévenir tout débordement, un important dispositif de sécurité avait été mis en place par les autorités, avec un état d’alerte maximale ordonné aux forces de l’ordre. Yoon, figure de la droite conservatrice, se trouve désormais sous le coup d’une poursuite pénale pour « insurrection », un chef d’accusation sévère pouvant aller jusqu’à la peine capitale en Corée du Sud, bien que celle-ci ne soit plus appliquée depuis plusieurs années.
Cette destitution n’est pas sans précédent en Corée du Sud. En 2017, la présidente Park Geun-Hye avait elle aussi été destituée suite au scandale de corruption impliquant le monde politique et économique. Connue sous le nom de « Choi-gate », l’affaire a révélé l’influence de Choi Soon-Sil sur les affaires de l’État et son implication avec des entreprises comme Samsung. La mobilisation massive des Sud-Coréens, révoltés par ce scandale, s’est traduite par un vote de destitution parlementaire en décembre 2016, ratifié par la Cour constitutionnelle en mars 2017. Cet événement a marqué une première dans l’histoire récente de la Corée du Sud.
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