Violence dans la lutte : Faut-il tout suspendre pour rétablir la discipline avant un nouveau drame ?

Violence dans la lutte : Faut-il tout suspendre pour rétablir la discipline avant un nouveau drame ?

Face à la recrudescence des violences lors des combats de lutte, avec déjà 17 morts depuis l’ouverture de l’Arène nationale – dont la plus récente, celle d’un jeune de Pikine dimanche dernier – la Direction générale de la Police nationale a pris une décision radicale. Dans un communiqué du 18 février 2025, elle annonce la suspension, jusqu’à nouvel ordre, de sa couverture sécuritaire des combats de lutte sur l’ensemble du territoire. Une mesure largement saluée par de nombreux Sénégalais, convaincus que le loisir ne doit pas rimer avec violence.

Un climat de terreur à chaque combat
Les violences autour des combats de lutte ne sont plus une simple supposition, mais une réalité incontestable. En banlieue, chaque événement entraîne des journées mortes : commerces fermés, mobilité réduite, angoisse omniprésente. Les citoyens vivent sous la menace d’agressions en pleine journée comme en pleine nuit.

Même l’État subit cette insécurité. Des milliers de forces de l’ordre sont mobilisées dès l’aube pour surveiller les domiciles des lutteurs les plus populaires, les accompagner à l’arène, puis sécuriser leur retour. Un déploiement qui pèse lourdement sur les finances publiques.

Des violences incontrôlables malgré le dispositif sécuritaire
L’exemple des lutteurs dits VIP, ainsi que des nouveaux phénomènes de jeunes loups, illustre bien l’ampleur du problème. Dimanche dernier, les forces de l’ordre avaient investi leurs domiciles afin de contenir l’afflux massif de supporters. Pourtant, malgré cette anticipation, des violences ont éclaté à l’Arène nationale et sur le chemin des arènes, donnant lieu à des actes de vandalisme, des dégradations de biens et des agressions.

Le drame de Babacar Diagne, jeune de Pikine mortellement agressé, en est la preuve tragique. Son inhumation ce mardi rappelle une réalité glaçante : ces actes sont perpétrés par des individus liés aux écuries de lutte, mais aucune mesure sérieuse n’est prise par leurs dirigeants pour sensibiliser leurs supporters.

Laxisme des promoteurs et du CNG : un terreau fertile pour la violence
Les promoteurs de lutte, souvent amateurs, vendent des billets bien au-delà des capacités d’accueil des arènes, favorisant ainsi les débordements. De son côté, le Comité national de gestion (CNG) se montre laxiste : il inflige des sanctions légères avant de les annuler sous la pression. Ce manque de fermeté alimente un climat d’impunité.

Vers une suspension des combats ?
En décidant de ne plus encadrer les combats de lutte, la police envoie un message fort. Cette mesure, bien que nécessaire, ne suffira pas à éradiquer la violence. Il est temps d’aller plus loin : suspendre, au moins pour un an, les combats de lutte, jusqu’à ce que ces supporters incontrôlables retrouvent le sens de la discipline.

3 COMMENTAIRES
  • Dioh

    Il faut banir la lutte avec frappe
    Seul moyen de ramener le calme

  • Jean

    Peut-être qu’il faudrait suspendre la société sénégalaise elle même qui est malade de sa jeunesse. Dans ce pays tout est désormais violence depuis que les jeunes y ont pris goût en 2021.

  • Constat

    Je crois que la Police veut mettre tout un chacun devant ses responsabilités au lieu de prendre une décision unilatérale.
    La Police sait qu’elle peut se donner les moyens de contrecarrer et éliminer ces actes de vandalisme injustifié, mais cela risque d’être létales face à leurs propres concitoyens, même si ces derniers ont d’une indiscipline et d’une irrévérence injustifiables.
    j’appelle le CNG et le ministère à prendre leurs responsabilités: c’est tout le sous-entendu du message de la Police.

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