Vers la création d’une Délégation des affaires religieuses et sociales au Sénégal

Le président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a récemment annoncé lors de l’ouverture de la cinquième assemblée générale des Conférences épiscopales régionales de l’Afrique de l’Ouest (CERAO) à Dakar, la création d’une Délégation générale des Affaires sociales et religieuses. Cette initiative vise à remplacer la Direction des affaires religieuses actuelle. La décision a été saluée par l’islamologue Abdoul Aziz Kébé, qui perçoit cette réforme comme une « excellente nouvelle », selon un article publié par nos confrères de Sud Quotidien.
Abdoul Aziz Kébé, ancien délégué général au pèlerinage à la Mecque, considère cette transformation comme une « évolution positive » qui permet d’inclure les différentes communautés religieuses du Sénégal dans la gestion de leurs affaires. Interviewé par l’APS, M. Kébé a souligné que « la religion est une ressource » au Sénégal, influençant à la fois les aspects historiques et sociaux du pays.
Selon lui, la religion joue un rôle essentiel non seulement dans l’appropriation des politiques publiques par les populations, mais également comme facteur de cohésion sociale. Cependant, il a averti que si la religion n’est pas encadrée correctement, elle pourrait aussi devenir une source de tension. M. Kébé a donc plaidé pour une approche stratégique impliquant toutes les parties prenantes afin d’assurer un encadrement efficace des pratiques religieuses.
Pour garantir le succès de cette réforme, Abdoul Aziz Kébé recommande de diagnostiquer l’état actuel de la religion au Sénégal. Ce diagnostic devrait permettre d’identifier les aspects satisfaisants ainsi que ceux qui nécessitent des améliorations, de manière à prévenir les désordres éventuels. Il insiste sur l’importance d’inclure tant les acteurs religieux que les experts sociaux dans ce processus.
Dans cette perspective, Kébé préconise l’élaboration d’un plan stratégique et d’actions fondé sur une vision partagée. Une fois cette approche avalisée par l’État, sa mise en œuvre devrait s’appuyer sur un agenda consensuel. L’islamologue rappelle également, dans le cadre de ce processus consultatif, que le Directeur aux Affaires religieuses avait déjà pris des initiatives pour engager le dialogue avec les différents acteurs, selon Sud Quotidien.
Enfin, M. Kébé propose la création d’une structure de concertation, telle qu’un Haut Conseil islamique, pour traiter des questions essentielles, allant de l’organisation des cultes à la diplomatie religieuse, en passant par l’enseignement coranique et les activités éducatives dans les médias.