Le Centre de Recherche et d’Action sur les Droits Économiques Sociaux et Culturels (CRADESC) et African Climate Foundation (ACF) ont organisé un atelier jeudi 3 août, pour renforcer les capacités des journalistes sur le Partenariat pour une Transition Énergétique Juste (JETP) au Sénégal. « Le Sénégal est aujourd’hui à un tournant décisif » pour sa transition énergétique, selon certains experts. L’objectif de cette formation était de permettre aux journalistes de mieux comprendre le JETP et de les outiller pour informer le public sur les enjeux énergétiques du pays. Le JETP est un mécanisme qui aide les pays à se fixer des objectifs ambitieux et à trouver des partenaires pour une transition écologique durable.
Fatima Diallo, directrice exécutive du CRADESC, a insisté sur l’importance de former les acteurs non-étatiques, notamment les journalistes, pour qu’ils puissent sensibiliser le public aux politiques sénégalaises en faveur des énergies propres et d’une transition énergétique juste. Elle a déploré le manque d’inclusion des journalistes, des parlementaires et des collectivités territoriales dans le comité de pilotage du JETP, ainsi que la centralisation du modèle autour du ministère des Energies. Selon Mme Diallo, l’énergie renouvelable doit bénéficier à tous, y compris les collectivités territoriales et les communautés rurales, dans des secteurs comme l’agriculture, la pêche et la transformation de produits. Elle a plaidé pour un dialogue inclusif avec tous les acteurs, la prise en compte des enjeux territoriaux et l’implication de tous, notamment des journalistes, pour une transition énergétique juste et inclusive. « Il nous revient de concevoir, collectivement, une gouvernance énergétique cohérente avec nos réalités nationales et fidèle aux principes de justice sociale », a-t-elle déclaré, selon Sud Quotidien.
Babacar Ndiaye, président de la commission énergie de l’Assemblée nationale, a pour sa part souligné que le JETP est plus qu’un simple mécanisme de financement : c’est un pacte social, environnemental et intergénérationnel. « Ce partenariat nous permet de réduire notre dépendance aux énergies fossiles, de favoriser notre potentiel solaire et éolien, de créer des emplois verts qualifiés et de garantir que personne ni région, ni communauté ne soit laissée pour compte », a-t-il affirmé. Il a appelé à une alliance forte entre l’État, le parlement, la société civile, les chercheurs, les partenaires et surtout les journalistes pour réussir cette transition énergétique juste. Ce partenariat, doté de plus de 1 600 milliards de francs CFA, vise à accompagner le Sénégal vers une transition énergétique respectueuse de la justice sociale, de la transparence et de l’environnement, avec un objectif de 40 % d’énergies renouvelables dans le mix énergétique national d’ici à 2030.