Aïda Diop Ndiaye: « Le Sénégal à un tournant décisif » pour sa transition énergétique.

Des décideurs publics, des représentants de la société civile et des partenaires internationaux se sont réunis à Dakar le 19 juin 2025, à l’initiative de l’Institut de Gouvernance des Ressources Naturelles (NRGI), pour discuter du Partenariat pour une Transition Énergétique Juste (JETP).
Cette table ronde a mis en lumière les ambitions du Sénégal en matière de mix énergétique et la nécessité d’une gestion équitable, transparente et participative. Le JETP, doté de plus de 1 600 milliards de francs CFA, vise à accompagner le Sénégal vers une transition énergétique respectueuse de la justice sociale, de la transparence et de l’environnement. L’objectif est d’atteindre 40 % d’énergies renouvelables dans le mix énergétique national d’ici à 2030.
Le NRGI, en collaboration avec la Plateforme des Acteurs de la Société Civile pour une Transition Énergétique Juste (PACTEJ), a mis en place un cadre de dialogue constructif, réunissant les parties prenantes autour des enjeux de cette transformation. Aïda Diop Ndiaye, Directrice pays du NRGI, a rappelé que l’entrée du Sénégal dans le cercle des producteurs d’hydrocarbures représente une opportunité économique, mais aussi un défi environnemental : « Le Sénégal est aujourd’hui à un tournant décisif : les perspectives sont prometteuses, mais les défis sont considérables. Il nous revient de concevoir, collectivement, une gouvernance énergétique cohérente avec nos réalités nationales et fidèle aux principes de justice sociale ».
Yaya Bodian, conseiller technique au ministère du Pétrole et des Énergies, a salué la pertinence de cette initiative, soulignant l’intégration du JETP dans le Plan Sénégal Émergent et l’Agenda national de transformation « Sénégal 2050 ». Il a insisté sur l’importance de la justice sociale dans les politiques énergétiques, prônant un accès équitable, abordable et universel à l’énergie.
Plusieurs organisations internationales, dont OXFAM, Action Contre la Faim (ACF) et Natural Justice, ont participé à la rencontre. Le Sénégal, quatrième pays à adhérer au JETP après l’Afrique du Sud, l’Indonésie et le Vietnam, souhaite en faire un catalyseur de son développement énergétique. Aïda Diop Ndiaye a insisté sur l’importance d’une approche inclusive, notamment dans les zones rurales : « Ce partenariat ne saura produire ses effets que si les communautés les plus marginalisées sont pleinement associées au processus décisionnel. »
Le député Diogomaye Diaw, représentant de l’Assemblée nationale, a rappelé le rôle du Parlement dans le suivi du JETP, insistant sur un contrôle rigoureux des fonds alloués (2,5 milliards d’euros) et sur l’implication des populations : « Il est de notre responsabilité, en tant que représentants du peuple, d’exiger du gouvernement qu’il respecte ses engagements, afin que cette transition énergétique bénéficie concrètement aux citoyens, en particulier dans les zones rurales ».
Cette table ronde marque une étape importante vers une gouvernance énergétique équitable, durable et inclusive au Sénégal. Selon Sud Quotidien, elle réaffirme la volonté des acteurs de faire de la transition énergétique un moteur de transformation sociale.