Togo adopte une nouvelle constitution transformant le système politique
Le Togo a franchi une étape décisive dans la refonte de son système politique avec l’adoption d’une nouvelle Constitution. Le texte, approuvé le 19 avril après une seconde lecture sur demande du président Faure Gnassingbé, a recueilli un vote unanime de 87 voix pour et zéro contre. Avec cette réforme, le pays passera à un régime parlementaire, marquant la transition vers la cinquième République.
Cette nouvelle configuration politique élimine l’élection présidentielle au suffrage direct. Les citoyens ne voteront plus directement pour leur président, mais ce seront les parlementaires qui désigneront le chef de l’État pour un mandat de quatre ans. Le président du conseil des ministres, pivot du pouvoir exécutif, sera sélectionné au sein du parti majoritaire, avec un mandat aligné sur celui des députés et des sénateurs, fixé à six ans.
Le commissaire du gouvernement Pacôme Adjourouvi a salué l’esprit civique ayant dominé ce processus de révision constitutionnelle. En revanche, l’opposition et des membres de la société civile ont critiqué cette transformation, la percevant comme un moyen pour le président Gnassingbé, au pouvoir depuis 19 ans, de se maintenir à la tête du pays. Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, une opposante influente, a qualifié ce changement de ‘coup d’État constitutionnel’ et a annoncé des démarches judiciaires contre ce texte au niveau de la Cédéao.