Suspension de l’aide américaine : un impact majeur sur les ONG sénégalaises
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Les organisations non gouvernementales sénégalaises font face à un défi de taille avec la suspension de l’aide publique américaine pendant 90 jours, décision prise par l’administration Trump par l’intermédiaire de l’USAID, l’agence américaine pour le développement international. Cette suspension, perçue comme un choc considérable, affecte diverses structures travaillant sur des problématiques de gouvernance et de démocratie.
Abdoulaye Cissé, directeur exécutif de l’ONG Enda Ecopop, affiliée au réseau international Enda Tiers-Monde, exprime sa surprise face à cette mesure soudaine, expliquant que l’USAID était une source de financement cruciale pour de nombreuses initiatives de son organisation. Cette réaction fait suite à la décision de Donald Trump, en fonction depuis le 20 janvier, de geler cette assistance, perturbant de nombreux secteurs socio-politiques au niveau mondial, comme rapporté par l’APS.
Auparavant, grâce à ces financements, le Collectif des organisations de la société civile pour les élections (COSCE) a pu assurer une présence significative d’observateurs durant les récentes élections au Sénégal, souligne le président du COSCE, le professeur Babacar Guèye. Toutefois, malgré la fin du programme signé avec le National Democratic Institute (NDI), il estime que l’impact sur leurs activités principales sera limité, leur financement actuel provenant de nouveaux partenaires comme l’Union européenne et le Royaume-Uni.
Moundiaye Cissé, directeur exécutif de l’ONG 3D, partage son inquiétude sur le site de France24 visité par l’APS, en signalant que la suspension de l’USAID perturbera fortement les secteurs de la santé, de l’éducation et de la gouvernance que son organisation soutient. De son côté, Babacar Fall du Groupe de recherche et d’appui conseil pour la démocratie participative et la bonne gouvernance (GRADEC) évoque leur pleine solidarité avec les ONG affectées, tout en précisant que sa propre structure n’a jamais bénéficié de l’aide américaine.
Afrikajom Center, malgré son travail avec l’USAID, n’a jamais bénéficié directement de leurs fonds, a souligné Alioune Tine, son président. Pratiquant l’autofinancement, le think tank continue ses projets grâce à des contributions extérieures attirées par la qualité de ses travaux et grâce à d’importantes collaborations comme celles avec le PNUD et la CEDEAO. Alioune Tine est confiant quant à la capacité des ONG affectées à s’adapter pour continuer leurs actions dans le domaine des droits de l’homme et de la gouvernance.