Sénégal face au gel de l’aide américaine : enjeux et défis pour la lutte contre le VIH

Sénégal face au gel de l’aide américaine : enjeux et défis pour la lutte contre le VIH

Au Sénégal, la suspension de l’aide publique américaine est interprétée comme un signal d’alarme pour repenser le financement local de la santé, notamment dans la lutte contre le VIH/Sida. Dr Safiatou Thiam, secrétaire exécutive du Conseil national de lutte contre le Sida (CNLS), a souligné dans un entretien avec l’Agence de Presse Sénégalaise (APS) l’importance de cette situation pour initier un débat sur les financements domestiques. La suspension décidée par l’administration Trump, à compter de son investiture le 20 janvier dernier, affecte directement plusieurs secteurs, y compris celui de la santé publique au Sénégal.

Dr Thiam a mis en garde contre le risque accru de propagation du VIH, soulignant que « le monde est un village globalisé » et que ces risques dépassent largement les frontières sénégalaises. Elle a par ailleurs évoqué les succès enregistrés par le Sénégal dans la lutte contre le VIH, mettant en avant l’urgence de définir des priorités d’investissement sanitaire à partir de ressources nationales.

Dans ce contexte, l’exploitation des recettes issues des hydrocarbures au Sénégal est perçue comme une opportunité pour réaliser la « souveraineté sanitaire » prônée par le Premier ministre Ousmane Sonko. Selon le Dr Thiam, ces ressources pourraient substantiellement renforcer le secteur de la santé sénégalais. Comme le rapporte Sud Quotidien, ce rêve pourrait devenir réalité si une partie des ressources pétrolières était allouée à la santé nationale.

L’impact de la suspension de l’aide américaine se traduit déjà par l’arrêt de certains programmes de santé au Sénégal, financés par l’USAID, qui intervenait dans divers domaines comme la lutte contre le paludisme et la tuberculose. Il est souligné dans le rapport du CNLS que 73,5 % des ressources allouées à la lutte contre le Sida proviennent de donateurs étrangers, soulignant la vulnérabilité du pays en matière de financement externe.

Sud Quotidien rapporte également les inquiétudes quant à la continuité de la distribution des traitements antirétroviraux (ARV) si le gel persiste. Le financement de ces médicaments est soutenu à 50 % par le Fonds mondial, lui-même soutenu par des fonds américains, ce qui pourrait compromettre sérieusement l’accès aux soins des personnes séropositives au Sénégal.

La nécessité d’intensifier les programmes de prévention pour juguler la résurgence des infections, notamment chez les jeunes et les groupes à haut risque, est soulignée par Dr Thiam. Elle évoque des efforts déjà entrepris par le ministère de la Santé pour élaborer un plan de contingence sur trois mois.

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