Changement climatique et santé au Sénégal : miser sur la prévention face aux défis

Changement climatique et santé au Sénégal : miser sur la prévention face aux défis

Face à l’impact croissant des changements climatiques, le secteur de la santé sénégalais reste en quête de stratégies efficaces. En l’absence de traitements ou réponses adéquates pour contrer les effets de la chaleur sur les maladies non transmissibles, les professionnels de santé se concentrent principalement sur la diffusion de conseils préventifs. Cette approche, comme l’a souligné Dr Codou Badiane Mané, responsable de la santé environnementale au ministère de la Santé et de l’Action sociale, apparaît comme l’unique moyen actuel de réduire leurs incidences.

Dr Mané participait à une réunion consacrée à évaluer les interactions entre le climat et la santé, sous l’égide du Centre de recherche africain sur la santé et la population (APHRC). Elle a insisté sur l’importance des bulletins d’alerte précoce de l’ANACIM, produits en collaboration avec le Centre de suivi écologique (CSE), afin d’offrir des conseils pratiques aux personnes affectées par ces pathologies.

Le retard du secteur de la santé dans l’établissement d’un lien entre climat et santé pour élaborer des politiques d’adaptation est reconnu par Dr Mané. Néanmoins, elle affirme que des efforts significatifs sont en cours pour formuler des stratégies pertinentes et faire face à ces changements, grâce notamment à l’élaboration du Plan national d’adaptation au changement climatique.

Une gouvernance commune intégrant les politiques sanitaires et climatiques est à l’étude, visant des réponses ciblées. Un besoin urgent d’évidences scientifiques solides et d’une plateforme de gestion des connaissances est également souligné, car beaucoup de professionnels de santé manquent de formation sur les questions climatiques. La nécessité de positionner l’urgence climatique parmi les priorités de santé publique est devenue essentielle, surtout avec l’augmentation des maladies chroniques. « Nous avons lu ce rapport sur le site de l’APS. »

Madeleine Diouf Sarr, directrice du changement climatique et de la transition écologique, a ajouté que des liens entre santé et climat ont été établis tôt, au travers d’études sur les variations de température affectant divers écosystèmes. Elle a évoqué les recherches sur le paludisme, accentué par la prolifération des moustiques due aux événements extrêmes, et les risques sanitaires liés à la qualité de l’air. Cependant, ces études manquent d’une vision globale et nécessitent une analyse continue pour mieux cerner la corrélation entre climat et risques sanitaires.

Un projet de recherche sur ces interactions sera ainsi lancé en mars, pour explorer ces dynamiques durant trois ans dans les régions de Dakar, Kaolack, Saint-Louis et Matam. Ce travail est crucial pour comprendre et anticiper l’impact croissant du climat sur les maladies non transmissibles au Sénégal.

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