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Sur l'ethnicisme, arrêtons les faux semblants (Par Momar Dieng)

La politique au Sénégal se normalisera quand les hypocrisies, les oublis volontaires et les calculs sordides des politiciens et autres entrepreneurs du ventre seront capables, tous, de respecter la ligne rouge qui nous sépare de l’abîme. Les propos d’Ousmane Sonko à Bignona ne sont qu’une continuation, qu’une réponse à l’instrumentalisation délirante, obsessionnelle et dangereuse de la question casamançaise à des fins vilement politiciennes.

La plupart de ceux qui s’en émeuvent subitement ont été muets sur des éléments du même acabit qui ont pourtant garni les feuilles de certains journaux sous forme de feuilleton ; filière terroriste et rebelle, stigmatisations de compatriotes originaires du Sud, infiltration de manifestations politiques à Dakar par des indépendantistes venus du même endroit, témoignage de Guy Marius Sagna, caravane de rebelles casamançais en route pour rejoindre Dakar, les inepties sur ce registres sont abracadabrantesques. ll y a quelques jours, un responsable politique en mal d’audience et de reconnaissance a dit publiquement : « Ousmane Sonko n’est pas Sénégalais…» Qui, parmi tous ceux qui enragent hypocritement ou sincèrement aujourd’hui, s’en était ému un tant soit peu ?

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Faudrait-il attendre que le président de la république Macky Sall soit directement accusé d’être la tête de gondole d’une campagne de « stigmatisation » contre nos parents et compatriotes de la région méridionale pour qu’autant d’indignations et de condamnations à géométrie variable s’enchaînent ?

Dans l’intérêt de la paix civile et du noble principe du « bon vouloir de vie commune » partagé par l’écrasante majorité des Sénégalais, il est justement du devoir du chef de l’Etat – notre Président à tous sans exception – d’être le garant de cette entente nationale, d’en assumer les contraintes, sans faiblesse, d’en être digne, au-dessus de tous. Macky Sall remplit-il cette fonction, ce devoir, cette exigence politique et morale vis-à-vis de la nation ? Chacun peut y répondre au regard des éléments factuels disponibles à foison dans l’espace public.

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Pour que la politique reste dans les limites de la civilité, il est indispensable que la classe politique sérieuse et compétente accepte définitivement qu’il y a des propos et des actes qui ne feront que l’affaire des entrepreneurs infatigables du chaos et du désordre social. Les oppositions ont une part de travail à entreprendre et à institutionnaliser dans leurs pratiques politiques, c’est indiscutable. Mais il appartient fondamentalement au président de la république de commencer par donner le bon exemple – celui du père fouettard juste et équitable entre tous ses enfants – en neutralisant ses propres franges faussement radicalisées et dont l’avidité à gagner la considération du prince en accumulant les responsabilités et prébendes qui en feraient des leviers indéboulonnables du pouvoir, est sans limites.

Ne pas le faire, c’est laisser la porte ouverte à tous les embrasements au cœur de notre société car personne n’acceptera de se faire sacrifier sur l’autel des irresponsabilités sombres que chaque pouvoir politique est capable de promouvoir pour ses intérêts de clan et de survie.

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10 commentaires

  1. Alioune Diouf

    Il faut tout faire pour éviter la politique de l’autruche.

    Les pratiques de stigmatisation doivent être mises en exergue.

    Peu importe l’attitude de ceux qui sont,pour plaire le roi,passent leur temps à insulter,calomnier Sonko.Je préfère de loin cet acharnement à l’indifférence.


  2. Fatou Camara

    C’est toute cette racaille politicienne qui est à vomir ! De Sonko jusqu’aux chefs de sectes religieuses, tout le monde pense qu’il peut critiquer le chef de l’état comme ça lui chante. La fonction implique le respect et la retenue. Mais les places au firmament sont tellement juteuses qu’elles font des envieux qui n’en peuvent plus de piétiner dans les salles d’attente et veulent aller plus vite que la musique constitutionnelle. Il suffit de voir le nombre absurde de partis politiques dans notre pays. Cela prouve bien que nous ne sommes pas capables de nous rassembler et que cette démocratie n’est peut-être pas encore pour nous…


  3. Anonyme

    Cultivons la paix au Sénégal et surtout évitons les comparaisons légères.

    Ce pays nous appartient tous, même si vous êtes bardé de diplôme, donnez plutôt des solutions, c’est là où on attend les intellectuels et même l’humain tout court.


  4. mama Ly

    Nous faire l’historique c’est de la malhonnêteté absolue. Sonko a fait des bêtises, condamne le et on avance. Essayer de rappeler le passé c’est être de mauvaise foi


  5. ndiayendiaye

    face a cette deferlante tribaliste , un seul mot barrons la route aux haineux et tribalistes de l’apr , benno ! sauvons notre senegal car sa cohesion et son unite nationale sont menacees ! dans l’hsitoire l’on se rend compte que toutes les minorites ont ete protegees et defendues par des republicains , des humanistes issues meme de la majorite , que ca soit durant l’esclavage , des humanistes se sont battus pour que cesse l’esclavage , des americains ont verse leur sang pour que cesse l’eclavage des noirs aux usa (la guerre de secession ) , des gens se sont battus pour que cesse la segregation raciale aux etats unis , des gens se sont battus pour que cesse l’apartheid en afrique du sud ? nous republicains ne devons pas etre en reste , protegeons , defendons nos freres et soeurs casamancais face a ce pouvoir tribalo ethnicistes haineux qu’est lapr benno .


    Vive le senegal uni dans sa diversite !!!!!!!


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