Souleymane Bachir Diagne sur la nécessité d’une humanité unie face aux défis contemporains

Souleymane Bachir Diagne sur la nécessité d’une humanité unie face aux défis contemporains

Souleymane Bachir Diagne, éminent philosophe et professeur à l’Université Columbia de New York, plaide pour une approche unifiée de l’humanité face aux défis actuels. Ce disciple de la pensée universelle souligne que la fragmentation de notre société en tribalisme et polarisation n’est pas la voie à suivre. Il préconise plutôt l’adoption du concept d’Ubuntu, exploré dans ses récents ouvrages « Ubuntu » et « Universaliser », qui promeut une orientation vers l’universalité malgré les différences. Ces idées ont été partagées lors de son passage à Dakar, où il a discuté avec ses lecteurs à la librairie L’Harmattan.

Interrogé sur les thèmes abordés dans ses publications récentes, Diagne explique qu’il s’intéresse principalement à trois domaines philosophiques. Son dernier ouvrage se concentre sur la philosophie des cultures, particulièrement sur l’idée de traduction comme moyen de rapprocher les langues et les cultures. Le thème central de ses écrits les plus récents reste le dialogue entre les cultures et la construction d’un humanisme universel, qu’il qualifie sous le terme d’Ubuntu.

Ubuntu, selon Diagne, a été crucial dans la reconstruction de l’Afrique du Sud post-apartheid. Ce concept, selon lui, offre une leçon d’humanisme pouvant aider à surmonter les divisions actuelles à l’échelle mondiale. L’enjeu est de bâtir une humanité collective, transcendant les nationalismes ethniques, en vue de relever les défis globaux partagés par tous. Selon ses propos rapportés par Sud Quotidien, ces changements s’inscrivent dans un cadre de politique de l’humanité.

Dans le contexte contemporain, Diagne aborde également des sujets tels que le dialogue inter-religieux et la décolonisation des savoirs. Selon lui, la pluralité du monde est un atout, en tant que terreau pour un universalisme qui accepte et respecte les différences. Il évoque aussi l’importance de traduire et d’intégrer les savoirs endogènes du sud global, rendant hommage aux cultures diverses dans un effort de mondialisation des idées, concept qu’il préfère appeler « mondialité ».

Diagne considère que, bien que la mondialisation ait transformé le monde en un village planétaire, elle n’a pas encore réussi à construire une véritable communauté humaine. Il voit néanmoins en la mondialité un espoir, celui d’unir l’humanité autour d’intérêts partagés et d’initiatives collectives. Cité par nos confrères de Sud Quotidien, il souligne que cette transformation nécessite un désir ardent d’universalisme qui inclut et valorise toutes les contributions culturelles.

Finalement, l’œuvre de Souleymane Bachir Diagne propose une nouvelle perspective de dialogue entre les cultures, par le biais du verbe « universaliser ». Plutôt qu’un universalisme imposé par une région du monde, il souhaite un universel co-construit par l’ensemble de l’humanité, appelant à une pratique active d’inclusivité culturelle et philosophique. Ces réflexions, partagées lors de son entretien à Dakar, témoignent de sa vision d’une humanité véritablement connectée et solidaire.

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