Soudan : Les Forces de soutien rapide prennent le contrôle du camp de Zamzam

AA / Khartoum / Adel Abdelrheem – Mohammad Sio
Les Forces de soutien rapide (FSR) du Soudan ont annoncé dimanche avoir pris le contrôle du camp de Zamzam, situé près de la capitale du Darfour-Nord, El Fashir. Le camp abrite de nombreux déplacés internes. Cette annonce intervient après trois jours d’attaques continues sur El Fashir, causant de nombreuses victimes, mortes ou blessées, et provoquant un exode massif vers la ville.
Les FSR ont déclaré par communiqué avoir « totalement libéré le camp de Zamzam » et déployé des unités pour « sécuriser les civils et les travailleurs humanitaires ». Le groupe accuse l’armée soudanaise et les mouvements armés darfouri de s’être servis du camp comme base militaire en exploitant les civils comme boucliers humains. Les autorités soudanaises n’ont pas encore réagi à ces accusations.
Les FSR ont réitéré leur engagement envers le respect du droit international humanitaire, affirmant vouloir protéger les civils et éviter toute destruction des infrastructures civiles. Plus tôt, António Guterres, le secrétaire général de l’ONU, ainsi que l’Arabie Saoudite, l’Égypte, les Émirats Arabes Unis et le Qatar, ont condamné les attaques sur les camps de Zamzam et Abu Shouk.
D’après un communiqué de la Coordination de la Résistance d’El Fasher, les attaques des FSR ont fait plus de 320 victimes, entre morts et blessés. L’ONU a également précisé que la dernière équipe médicale présente au camp de Zamzam a été tuée lors des affrontements.
En réponse à ces événements, les FSR ont nié avoir ciblé le camp de Zamzam, qualifiant les images circulant sur les réseaux sociaux de « tentatives de calomnie ». Les FSR avaient lancé une offensive sur El Fasher le 10 mai, malgré les avertissements de la communauté internationale concernant la montée de la violence.
Ces violences s’inscrivent dans le cadre du conflit entre les FSR et l’armée soudanaise qui a débuté le 15 avril 2023. Ce conflit a causé des milliers de morts et l’une des pires crises humanitaires mondiales. À ce jour, l’ONU estime que plus de 20 000 personnes ont été tuées et 15 millions déplacées, bien que des recherches américaines estiment le nombre de décès à environ 130 000.
* Traduit de l’anglais par Sanaa Amir. Informations relayées du site de l’agence Anadolu.