Soudan du Sud : Salva Kiir relève son ministre des Affaires étrangères

Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, a démis de ses fonctions le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramadan Abdallah Goc, lors d’un remaniement ministériel. Cette décision a été annoncée mercredi soir par la télévision d’État, South Sudan Broadcasting Corporation (SSBC), dans un décret présidentiel.
Malgré sa révocation, Ramadan Abdallah Goc a été nommé député au Parlement. Le président Kiir a aussi révoqué le vice-ministre des Affaires étrangères, Monday Semaya Kumba, avant de le désigner, dans un décret séparé, en tant que nouveau ministre des Affaires étrangères.
Aucune explication officielle n’a été donnée à propos de ces changements ministériels. Cependant, ils interviennent dans un climat de tensions diplomatiques après une décision controversée du ministère des Affaires étrangères sud-soudanais. Celui-ci avait permis l’entrée sur le territoire d’un individu expulsé des États-Unis, en contredisant une décision préalable de refus.
Les autorités américaines avaient identifié la personne comme étant Nimeri Garang, mais le Soudan du Sud maintient qu’il s’agit plutôt d’un Congolais du nom de Makula Kintu. En réponse, samedi dernier, le secrétaire d’État américain Marco Rubio a annoncé la révocation des visas pour tous les citoyens sud-soudanais.
Makula Kintu, central dans ce bras de fer diplomatique avec les États-Unis, a débarqué mercredi à l’aéroport international de Juba, accueilli par des autorités de l’immigration, d’après le ministère des Affaires étrangères. Le contexte politique au Soudan du Sud est marqué par un accord de partage du pouvoir depuis 2018, un accord complexe à appliquer.
Selon les termes de cet accord, le président détient le droit de nommer et de révoquer des responsables gouvernementaux, mais il doit obtenir l’approbation des dirigeants des autres partis pour révoquer leurs membres. Le Soudan du Sud, devenu en 2011 le plus jeune pays du monde après sa séparation du Soudan, peine toujours à stabiliser sa situation politique.