« Sénégal : un gouvernement à deux chiffres de croissance de la pauvreté »

La « croissance à deux chiffres » est devenue un groupe nominal souvent utilisé par les défenseurs de la république sénégalaise, « bananièrisée par son président », en quête d’une confiance, perdue depuis 5 ans, auprès du peuple sénégalais.

Comment se calcule une croissance ? Elle est la somme des valeurs ajoutées opérées par les acteurs économiques d’un pays donné sur une durée bien déterminée. Sans entrer dans les détails arithmétiques, la croissance comptabilise plusieurs agrégats économiques comme le PIB, PNB…, pour connaître l’état de l’économie d’un pays. Cette croissance, dont parle le gouvernement sénégalais, peut être belle et bien réelle. Mais nos dirigeants savent que ce n’est pas la forme de la croissance qui importe, mais le fond et l’impact de la croissance sur la santé et l’éducation, pour ne s’arrêter que sur ces deux secteurs clés de la vie du peuple sénégalais.

En prenant en considération l’impact de la croissance à deux chiffres sur le secteur de la santé et de l’éducation, on entre dans le domaine de calcul de l’Indice de Développement Humain (IDH) du Sénégal. L’IDH, œuvre d’un chercheur indien, même s’il est toujours considéré comme présentant des limites pour connaître la qualité de vie des populations, reste l’indice le plus complet et le plus objectif pour juger la fiabilité d’une croissance, surtout à deux chiffres.

Un petit diagnostic de l’état du secteur de la santé et de l’éducation du Sénégal laisse apparaitre un tableau sombre. On peut en détailler à longueur de journée la situation alarmante et désolante.

Plusieurs éléments justifient aujourd’hui la place du Sénégal dans le classement des pays les plus pauvres au monde. Parmi ces éléments nous pouvons citer l’espérance de vie faible du sénégalais, la masse de plus en plus importante de jeunes victimes de l’émigration clandestine, et le nombre d’années qu’il faut passer, en étant un excellent étudiant, pour avoir le master à l’Université de Saint Louis (six ans pour la licence, donc chaque année scolaire normale se fait sur deux ans).

Ainsi, si cette croissance à deux chiffres ne permet pas d’avancer la position du Sénégal loin de la pauvreté, c’est qu’elle est réalisée par des firmes transnationales cotées en terme de transfert de devises. Les firmes Orange et Auchan, pour n’en citer que deux, en sont les exemples les plus patents.

Aussi, il est important de noter que la présence de ces firmes n’est pas toujours mauvaise, mais ce sont les termes de référence de leur arrivée au Sénégal qui méritent réflexion…
La République des Valeurs un mouvement, un seul objectif: rendre le Sénégal aux sénégalais avec lucidité et intelligence…

* Madior Ly,

République des valeurs/France