L’actualité sénégalaise est marquée par un événement législatif majeur : l’adoption potentielle d’un projet de loi d’amnistie par l’Assemblée nationale. Ces dispositions concernent les actes liés aux manifestations ou de nature politique commis entre février 2021 et février 2024, qu’ils aient eu lieu sur le sol national ou à l’international. L’objectif affiché par le président Macky Sall est de pacifier l’espace public sénégalais et de favoriser la cohésion sociale. Toutefois, cette loi pourrait également bénéficier substantiellement à Ousmane Sonko, figure de proue de l’opposition récemment arrêté, en réhabilitant ce dernier et des membres de son parti.
La Commission des lois de l’Assemblée nationale a déjà voté en faveur du texte, avec une convocation à la plénière prévue pour le vote final. Cependant, la position de certains députés interroge, notamment ceux du parti ‘Patriotes’, qui se sont abstenus ou ont été absents lors du vote alors qu’ils sont habituellement plus engagés. Ce comportement laisse place à des spéculations quant à un possible dialogue en coulisses entre Sonko et le pouvoir actuel. Bassirou Diomaye Faye et d’autres membres du parti Pastef, poursuivis pour les mêmes motifs que Sonko, pourraient également être libérés si l’amnistie est accordée.
L’attitude de Sonko contraste avec celle de Khalifa Sall de Taxawu Senegaal, qui a prôné une approche politique à sa réhabilitation malgré les critiques. Les dinamiques politiques sénégalaises sont ainsi en pleine effervescence avec le projet de loi d’amnistie qui soulève des débats sur son utilisation comme outil politique plutôt que comme mesure de réconciliation nationale.