Le Réseau des journalistes en santé, population et développement (Ajspd) et l’ONG International Budget Partnership (IBP) ont organisé un dîner-débat à Dakar sur le thème « La place de la santé dans le nouveau référentiel Sénégal 2050 ». L’économiste de la santé, Dr Farba Lamine Sall, a plaidé pour un changement de paradigme axé sur la prévention. Selon lui, « le droit à la santé, c’est d’abord le droit de ne pas être malade ».
Prévenir plutôt que guérir : un nouveau paradigme pour la santé au Sénégal
Dr Sall préconise de passer d’une logique de guérison à une logique de prévention et de promotion de la santé. Il estime que soigner moins de personnes, tout en assurant une meilleure prise en charge, est la clé d’un système performant. « C’est soigner mieux, en soignant moins de personnes, qui rendra performant le système de santé, assurant la protection des populations et la santé pour tous », a-t-il déclaré, selon Sud Quotidien.
Financement et gouvernance : des défis à relever
Maleine Amadou Niang, directeur régional de l’IBP, a souligné la baisse des ressources extérieures dans le financement de la santé, avec une part importante reposant encore sur les ménages. Dr Sall a insisté sur l’importance de comprendre le droit à la santé, tel que consacré dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et la Constitution sénégalaise. Il recommande de tirer les enseignements du premier plan stratégique de la Couverture maladie universelle (CMU) (2017-2022) et de mettre en place un Comité national de pilotage présidé par le Premier ministre.
Il préconise également un financement plus conséquent et efficient, une gouvernance intégrée public-privé-communautaire et une véritable décentralisation. Le décret 2024-961 d’avril 2024, qui confère au ministère de la Santé des attributions multisectorielles, est perçu comme une opportunité pour impulser ces nouvelles orientations.
Plaidoyer pour un budget santé plus conséquent
Eugène Kaly, président de l’Ajspd, s’est engagé à multiplier les initiatives de plaidoyer pour que les populations financent leur propre santé et que l’État augmente le budget alloué à ce secteur. Des investissements importants ont déjà été annoncés, notamment dans la région de Thiès, mais l’Ajspd estime que des efforts supplémentaires sont nécessaires. L’accent est mis sur l’importance de la prévention, de l’éducation et de la bonne gouvernance pour atteindre une santé réellement universelle au Sénégal.