Revue de presse du 28/8/2015 : L’AIBD et ses ennuis toujours en vedette

La menace de l’entreprise allemande Fraport de se retirer de la gestion de l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) est l’un des principaux sujets en exergue dans les quotidiens reçus vendredi à l’APS.

La presse a fait état mardi d’une mise en demeure servie par l’Etat au Group Bin Ladin, constructeur de l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD). Le groupe saoudien réclame
un avenant de plus de 63 milliards de francs pour poursuivre les travaux. Dans sa livraison du jour, Libération signale qu’après Saudi Binladen group, ‘’Fraport verse dans la menace’’. Fraport, gestionnaire délégué qui détient 51% du capital de l’AIBD ‘’a écrit à l’Etat pour lui proposer une rupture à l’amiable’’.

’’Pour ce faire, le gestionnaire délégué réclame aux autorités la rondelette somme de 655 957 000 francs. Et comme pour faire dans la menace, Fraport a fixé un ultimatum à l’Etat et a exigé une réponse nette et précise dans les prochaines trois semaines’’, écrit Libération.

Le journal explique que pour ‘’justifier sa position, Fraport exige que les récentes mesures par le gouvernement notamment l’annulation de certaines taxes pour relancer le tourisme, ne lui permettent pas de se faire une marge dans l’exploitation de l’AIBD’’.

Sur le même sujet, Enquête affiche à sa Une : ‘’Fraport quitte la piste’’ de l’AIBD. ‘’Alors qu’on n’a pas fini d’épiloguer sur le différend entre l’Etat du Sénégal et la société Saudi Binladin group, voilà que la société allemande s’invite au débat en se retirant de l’exploitation de l’AIBD’’, écrit le journal.

Le Quotidien souligne que Fraport ’’se retire’’ de la gestion de l’AIBD. ’’La gestion de l’AIBD ne sera plus assurée par Fraport Sénégal. La société allemande a décidé de se retirer, prétextant une non rentabilité de l’infrastructure aéroportuaire’’, écrit le journal.
Au sujet des infrastructures toujours, Le Soleil s’intéresse à la visite du chef de l’Etat sur le chantier de tronçon de l’Autoroute-Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) en titrant : ‘’Etat satisfaisant des travaux’’.

Le président Macky Sall a visité jeudi les travaux d’infrastructures routières en cours d’exécution, entre le pôle urbain de Diamniadio, l’aéroport international Blaise-Diagne (AIBD) et la Petite Côte (ouest).

’’C’est un sentiment de satisfaction qui a animé le président de la République après qu’il vu l’état d’avancement +plus que satisfaisant+ des travaux’’ du tronçon Autoroute-AIBD, écrit Le Soleil, citant un communiqué du ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement.

L’As évoque la vente de médicaments dans le cadre de la CMU (Couverture maladie universelle) et rapporte que l’OFNAC (Office national de lutte contre la corruption et la concussion) ‘’interpelle une infirmière’’.

’’Réaliser la CMU n’est pas une promenade de santé. Certains acteurs de la santé, en toute violation des dispositions en la matière, procèdent à la vente de médicaments aux ayants droits’’, écrit L’As. Le journal ajoute que saisie par plusieurs victimes, l’OFNAC ‘’a interpellé une infirmière à Tivaouane Peul dans le cadre d’un vaste enquête qu’il a déclenchée’’.

One thought on “Revue de presse du 28/8/2015 : L’AIBD et ses ennuis toujours en vedette

  1. Wakhone Nako

    L’aéroport de N’Diass n’est pas pour demain

    Il y a quelques jours, le Chef de l’Etat a présenté au peuple Sénégalais la maquette de ce qui devrait être l’aéroport International Blaise Diagne et cela appelle encore quelques réflexions. Car à bien suivre les propos du responsable de la firme suisse ABB présent à Dakar pour la circonstance, il nous dit que le projet est rentable et finançable, rien de plus. Toutefois comme on l’a dit et redit toutes les études nécessaires pour confirmer une telle affirmation n’ont pas du tout été réalisées. En plus ce partenaire (encore une société SUISSE serait-on tenté de dire) n’a, à travers le monde, aucune expérience avérée en tant que « prime contractor » dans des projets de BTP de cette nature. Aussi respectable que la rendent sa place de 194ème dans le classement « FORTUNE  » des 500 plus grandes entreprises du monde et son chiffre d’affaires de quelques 23 milliards de US$, elle ne peut pas prétendre se positionner en tête de file dans un métier qui n’est pas à proprement parler le sien. Cela dit, ABB est indéniablement une entreprise de premier ordre pour les travaux liés à l’Ingénierie électrique et l’énergie en général et nous la respectons bien pour ce standing. L’autre problème pour ABB est qu’il est de notoriété, dans le monde de la Haute Finance Internationale, qu’elle traverse des moments cruciaux pour sa propre survie avec un endettement de plus de 690 millions de dollars US, une valeur boursière décotée de plus de 40%, un déclassement par la firme de notation Moody’s,  sans compter qu’aux Etats-Unis d’Amérique elle fait face à des poursuites pour près de 2 milliards de Dollars US liées à l’amiante. Tout cela fait que la direction de cette entreprise semble aujourd’hui privilégier la concentration sur ses métiers traditionnels. Je ne crois donc pas que l’accord de prêt de quelques 1,5 Milliards de dollars US qu’ABB vient récemment de signer avec ses propres bailleurs puisse, en priorité, prendre en compte pour plus de 500 millions de dollars, la réalisation d’un aéroport au Sénégal dans une zone dont la desserte routière ne sera pas correctement assurée dans moins de 5 années même si les travaux en commençaient aujourd’hui. La naïveté avec laquelle cette maquette nous a été présentée comme quelque chose de définitivement réglé est plus qu’inquiétante parce qu’elle prouve qu’au niveau le plus élevé de notre République on peut tant manquer de « know how » ou simplement de « jugeote » si vous préférez, pour croire à la réalisation de cet aéroport d’ici à 2006. A moins qu’il n’y ait d’autres raisons à une telle manœuvre que nous ignorons.

    Ce sur quoi il faudrait surtout qu’il y ait un débat plus sérieux au niveau national, au nom de la bonne gouvernance, c’est de savoir en quoi le mode de financement d’un projet fût-il le « BOT » devrait affranchir l’autorité de son obligation de procéder par appel élargi à la concurrence conformément à nos lois et règlements ? Le BOT (Build Operate Transfer) et ses nombreuses variantes,  ne sont rien d’autre qu’une sorte de crédit fournisseur pour la réalisation d’un ouvrage clef en main (ou on turn key-basis si vous voulez), avec possibilité de se faire payer en exploitant soi-même ledit ouvrage sur une durée à fixer avec le client, un état en développement dans la plupart des cas jusqu’ici. Il faut aussi souligner que depuis l’avènement de ce mode de financement de projets de grande envergure dans ces pays en développement pendant les années 80, procédé fortement encouragé par les Institutions de Bretton Woods dont les crédits ne suffisaient plus à financer le développement mondial, on n’a pas encore suffisamment de recul pour juger de la validité optimale de l’option la durée d’amortissement des investissements étant en moyenne de vingt cinq années. Quelques cas bien connus notamment en TURQUIE et aux PHILLIPINES ont fini par opposer les firmes engagées et les Etats clients devant les tribunaux. Il faudrait bien alors repenser cette notion de « sans bourse délier » si chère à Mr le Président de la République qui n’existe nulle part dans ce monde. Sa trouvaille qui consiste à tout essayer de financer par la vente des domaines y compris celle des forêts, n’en est vraiment pas une grande. Les sénégalais s’attendaient justement à mieux en matière de réflexion pour trouver les solutions au développement du pays et souhaitent un coup de frein à la boulimie foncière de ce régime. Ce n’est d’ailleurs pas passé inaperçu que des descendants de colons français viennent en 2002 réclamer des terres à des villageois dont les ancêtres étaient là bien avant la colonisation.

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