Regards sur les élections présidentielle et législatives du 25 février 1968 : Leçons et enseignements

Regards sur les élections présidentielle et législatives du 25 février 1968 : Leçons et enseignements

L’histoire réserve souvent des enseignements pour comprendre le présent. Retour sur les élections présidentielles et législatives de février 1968.

Le Sénégal post-indépendant organisa sur toute l’étendue du territoire sénégalais les élections présidentielles et législatives, le dimanche 25 février 1968. En dehors des élections de présidentielles de 1973, toutes les autres échéances électorales eurent lieu au mois de février. La tradition fut désormais établie d’organiser les élections présidentielles le dernier dimanche du mois de février.

Le scrutin du 25 février 1968 intervenait à la suite d’une succession d’évènements tragiques (assassinat du député Demba Diop puis l’attentat manqué contre le chef de l’État lors de la prière de la Tabaski) et de l’achèvement du processus d’unification de tous les partis politiques légaux au sein de l’Union progressiste sénégalaise (UPS).

Lors du VIème Congrès de l’Union progressiste sénégalaise (UPS) organisé les 5, 6 et 7 janvier 1968, Léopold Sédar Senghor, secrétaire général du parti, déclarait à ses partisans l’importance et l’enjeu de ce scrutin en des termes non équivoques : « C’est important que l’année 1968 qui vient de commencer soit une année d’élections générales : présidentielles et législatives », avant d’ajouter que « la possibilité pour le peuple sénégalais de choisir librement et en toute connaissance de cause le chef du pouvoir exécutif et les membres du pouvoir législatif, est le fondement même de notre démocratie ».

Il précise : « Ce qui est nouveau, ce à quoi je voudrais vous rendre attentifs, c’est le dernier parti de l’opposition, le Parti du Regroupement africain (PRA/Sénégal), fait son retour à son ancien parti car tous les partis sénégalais étaient unifiés dans l’Union progressiste sénégalaise. Et cela avait permis au Sénégal d’aller rapidement à l’indépendance. » Très satisfait de ce retour du PRA/Sénégal au sein de l’UPS, L. S. Senghor déclara dans les colonnes du journal Dakar Matin du lundi 8 janvier 1968 : « J’ai toujours eu la nostalgie de leurs retours, on tuerait pour eux un Yeuk Bou doufe (un taureau), en leur faisant largement place dans le parti ».

Les élections présidentielles et législatives du dimanche 25 février 1968 contrairement à celle du 1er décembre 1963 eurent lieu dans le calme et sans incident. L. S. Senghor, seul candidat, fut élu pour la deuxième fois au suffrage universel et direct président de la République. L’UPS remporta les 80 sièges de l’Assemblée nationale. Ces élections consacraient la grande messe du présidentialisme version L. S. Senghor.

Ce scrutin qui devait avoir lieu le 1er décembre 1967 avait été décalé suite à la première révision constitutionnelle du 20 juin 1967. La loi 67-32 du 20 juin 1962 donnait, en effet, la possibilité au président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale après trois années d’exercice, de porter la durée du mandat présidentiel de quatre à cinq ans, de supprimer l’incompatibilité entre les fonctions de ministre et de député, etc.,

2 COMMENTAIRES
  • BEUGS

    Est ce vrai que Bougane est Mauritanien?

  • Démocratie

    Toute la coalition Gueum Sa Bopp derrière le leader Bougane . Plaident pour des Élections libres , transparentes et inclusives . Cependant le mot d’ordre reste le même battre campagne avec une opposition unie , solide et stratège . Seule issue pour éradiquer ce régime marionnette et déloyale avec ce Système politique pourri qu’il prône .

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