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"Touche pas à ma sœur" :Des femmes migrantes victimes de viols et de violences témoignent...

Depuis bien longtemps, l’émigration est perçue comme la seule issue face à une situation précaire. A la quête d’un rêve qui, souvent se solde en cauchemar, ces femmes candidates s’engagent aveuglément dans une aventure aux relents insondables. Prêtes à boire l’eau de mer, tant qu’elles ont l’espoir de se réveiller sous d’autres cieux. Un phénomène de plus en plus grandissant. Toutefois, à la place de l’eldorado tant espéré, c’est l’enfer qu’elles trouveront sur leur chemin, où une fois à destination. Viols, tortures, violences de toutes sortes, elles seront confrontées. 

« Touche pas à ma soeur », une association dirigée par Ismaila Kamby est revenu, dans son rapport d’enquête, sur la condition de vie, « misérable » de ces femmes, témoignages à l’appui.

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« La plus part de ces femmes parties se dorer leur condition de vie à des proportions meilleures, portent le deuil et la misère en bandoulière, dès les premières heures. Enturbannées de la voile du « Mougne » elles s’obstinent d’aborder publiquement leurs misères de peur de faire face à des mesures répressives émanant de leurs employeurs. Condition de vie misérable cousue par le fil de l’exploitation humaine, qu’aurait décrié et combattu Victor Schaulcher, dans des endroits de la terre où jusqu’à nos jours, les libertés fondamentales sont crucifiées à la croix de l’exploitation sexuelle.

Aubaine pour certains de ces employeurs qui ne lésinent pas sur les moyens, pour sauter à la moindre occasion sans aucune pitié sur ces femmes sans défenses. En bafouant d’un revers de main le respect de la dignité humaine. Cependant, celles qui sont à l’abri de ces sévices sexuelles ne sont pas épargnées. Les formes de violences psychologiques et morales qu’elles subissent leurs prouvent qu’elles n’ont aucun droit supérieur à celui d’un chien errant dans le quartier« , selon le président de « Touche pas à ma sœur ».

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Témoignages

Mame Binta FALL (femme migrante)

Ma situation est un peu particulière. Je suis née orpheline de père et ma mère suivit aussi les pas de défunt papa avant même que je ne puisse apprendre à marcher. Je n’ai aucun souvenir d’eux si ce n’est que des photos. Sur cette base, je me devais de me battre et tout faire dans la légalité pour réussir. Voici donc ce qui a motivé mon départ du village. Mais si c’était à refaire, jamais je ne le referai. Aucun de nos droits n’est respecté. Il est vrai que j’ai été victime d’abus sexuels sans compter la maltraitance que j’ai subie est extrême. Parfois il m’arrive de vouloir vider les lieux mais quand je pense à mes tantes et oncles qui dépendent de moi, je suis obligée de rester et de boire le pot d’acide jusqu’à la lie.

Oulèye DIA (femme migrante) rentrée définitivement au village

J’ai toujours cru, dur comme fer que le chemin de l’émigration vers ces zones était la seule alternative face à la situation que je vis ici. J’ai vécu à Dakar de 2007 à 2015 mais cela ne valait pas du tout la peine. Contrairement aux autres, mon activité tournait autour du commerce. Quand je quittais Dakar, on me faisait croire que la clé de la réussite se ramasse à travers les ruelles. Aujourd’hui, je suis là et je me débrouille avec les moyens du bord, et quelle que soit la situation, jamais je n’y retournerai. La liberté n’a pas de prix.

Bernadette Fernadez (femme émigrée)

Comme toute personne qui veut faire honneur à sa famille et avoir un mode de vie descente, j’ai pris mon courage pour rallier  la «terre promise», laissant derrière moi les parents, frères et sœurs uniquement pour altérer ma soif de réussite. Certes, je n’ai pris les pirogues pour arriver à destination, mais les jeunes qui l’ont fait n’ont pas plus enduré que moi-même. Là où j’étais, je ne dis même pas les femmes, mais les étrangers de façon générale n’ont pas voie au chapitre. La Police travaille pour sa population et la protège au vu et au su de tous. Même celles qui sont à l’abri des viols, elles sont pour la plupart accusées de vol ou autre, subterfuge que des employeuses utilisent uniquement pour ne pas honorer leurs parts du contrat qui les lie avec ces braves dames.

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