Qu’est devenu notre féminin sacre au cours du temps (Par Ramatoulaye Diallo)

La date du 8 mars consacre la journée de la célébration de la femme. Autant cette date est retenue, connue par tous, les origines ou causes de sa consécration font jusque-là l’objet de diverses interprétations.

Quand certains parlent de la révolution bolchevique du 8 Mars 1917 date d’ailleurs officiellement validé par les nations unies, certains parlent  de la révolte des ouvrières de New York, évènement toutefois contesté par beaucoup de gens car n’apparaissant dans aucune archive historique.

Le propos ici est d’analyser les progrès, avancées en matière de la condition féminine. En ce sens comment nous reconnecter avec notre dimension divine en sortant du carcan patriarcal dans lequel nous végétons depuis si longtemps. L’humanité est à un stade ou parler d’égalité entre l’homme et la femme ou tout du moins de s’arcbouter à la notion  de parité est devenu désuet,   car sans équivoque  la gente féminine joue des rôles  au premier plan au même titre que les hommes.

Elles ont fini  de montrer leur capacité  dans des domaines aussi imprenables que varies. Toutefois en relativisant on s’aperçoit que malgré le fait  qu’elles soient présentes dans de nombreuses sphères elles sont sous représentées et sous utilisées dans l’ordre de la préséance ; alors qu’en coulisses elles sont celles qui sont le socle de toute œuvre parachevée. Ce qu’il nous faut c’est plus de visibilité et des postes d’autorité afin de porter des projets de lois  qui puissent faire avancer notre cause et impacter positivement sur la marche du monde. Tant que nous n’aurons pas réussi à occuper le haut de la marche avec le plus grand nombre cette illusion  d’avancée ne serait qu’un progrès de  façade.

Il est indéniable qu’au cours des dernières décennies   à force de revendications au forceps, d’âpres  batailles les femmes  ont réussi a briser beaucoup de barrières ou plus prosaïquement la société leur a concédé des champs d’expression de certaines libertés en consacrant des droits jusqu’ici considérés comme non négociables .

Il est de notoriété publique que les femmes sont fortes. Quand elles veulent, elles peuvent et ce n’est pas  pour rien que le Créateur le maitre de l’ordre et de la décision dans la Sourate les « Femmes AN NISA » a  énoncé la Quintessence de tout ce qui est du domaine du droit y est traite, rien n’est laissé au hasard, tous les sujets d’ordres socio culturels et cultuels. Tous les sujets allant  de l’héritage, de la sacralité de la prière, des liens du mariage (institution qu’est le mariage), les mises en garde sur les abus d’autorité, respect des serments, de la parole donnée, et des  engagements contractés, de la pratique de l’usure jusqu’aux civilités entre concitoyens.

A croire Qu’Allah en cette sourate spécifique, les Femmes ou tout est légiféré jusqu’aux conditions du pardon  a voulu qu’on s’approprie toutes ses prescriptions  et recommandations, car somme toute nous sommes les éducatrices,  celles qui transmettent les valeurs   et de facto les protectrices et gardiennes de l’univers. En  tant  que réceptacle de la vie  nous avons une lourde responsabilité  celle aussi de la préserver sous toutes ses formes, humaines, animales et végétales.

Si le monde avait plus de femmes comme chefs d’états ou de gouvernements  nous  verrions a coups sur la fin des conflits,des guerres meurtrières  car nous portons la vie pendant neuf mois, nous la délivrons dans la douleur, la maternons dans la patience  et tout au long nous frémissons dans la joie, dans l’anxiété pour l’éclosion  d’un être accompli.

Si chaque génération a une mission, il est impérieux pour la nôtre de reprendre le flambeau  des valeureuses comme Gisèle Halimi cette Grande avocate  qui a son époque en 1972  a défendu une mise en cause dans un avortement issu d’un viol , ce qui a ouvert  trois années plus tard la voie à la  résiliente rescapée de la Shoah  Madame  Simone Weil   qui fit adopter  cette très controversée loi  sur l’interruption volontaire de grossesses, mettant ainsi fin à des années de souffrance et de clandestinité des femmes  au péril de leur vie.

Il est  du devoir  de notre génération au Sénégal  de faire voter cette loi pour l’avortement médicalisé en cas de viol ou d’inceste, il ne suffit plus de faire des réclames sur les chaines de radio à longueur de journée. J’invite  nos mères,  tantes  et nos sœurs de sortir de leur confort et conformisme. En agissant  ainsi peut être réussirons nous   a réduire  la population carcérale féminine   en majeur partie  incarcérée pour infanticide. Un jour ne s’écoule pas sans que la Une d’un journal nous bombarde de cas d’abus sur les femmes, feminicide,  molestage,  pratique d’excision sauvage, harcèlements sexuels et viol. 

Au niveau de l’information le traitement qui en est fait, tend à banaliser ces pratiques immondes et  le pire est que la honte se trouve toujours du côté de la victime et non du bourreau.  Même en matière de prostitution, la répression s’abat sur le sexe dit faible  et le male sans coup férir ira tranquillement en bombant le torse.   C’est cette situation qu’il faut réussir à inverser. Que la femme ne soit plus instrument mais actrice, qu’elle ne serve plus de faire valoir, de bouc émissaire ou victime expiatoire comme observé au cours de l’histoire. 

Les batailles des femmes furent acharnées et de longue haleine. Les droits acquis furent de haute lutte, que cela soit pour l’équité sociale, économique et civique. Mais n’avons-nous pas perdu  ou occulté le plus fondamental, l’essentiel des combats  celui de la préservation de notre féminin sacré ?  En se battant pour de nobles causes nous avons relégué notre corps au second plan  et il est devenu objet, champs de guerres dans l’est de la République Démocratique du Congo, laboratoire d’expérimentation en Inde.  Et plus vulgairement objet de curiosité en matière de viol, même s’il s’agit d’une fillette tous les détails salaces et scabreux sont exposés, vilipendés mis en jachère sans tenir compte des droits  de cette dernière.

 Il est grand temps qu’on revienne aux fondamentaux, qu’on se batte pour l’inviolabilité de notre sanctuaire, le respect de ce corps  qui est ce que nous avons de plus precieux à protéger et prémunir contre toutes les profanations de toutes sortes.  L’éducation participe a l éveil des consciences certes mais nous avons tendance a trop nous appesantir sur ce paramètre alors que dans le monde rural nous avons des femmes  qui ne sont pas lettrées car ne sachant ni lire, ni écrire  mais valeureuses grandes Intellectuelles, la notion d’intellect ne se résume  pas avoir fait les bancs, mais cette capacité à être visionnaire et en avance sur son temps.  

Certaines femmes rurales sont précurseuses dans beaucoup de domaines mais peu reconnues car n’étant pas dans le système  de la politique politicienne, ayant plutôt emprunté les sentiers battus en s’appropriant la terre et la nature qui aujourd’hui  sont les domaines phares pour la survie de l’humanité ; et cette pandémie de la COVID19 est venue nous montrer à suffisance que la préservation des ressources, l’écologie sont incontournables pour notre survie à tous, la survie de la planète. Et encore une fois les femmes rurales africaines  n’ont pas failli à cette mission de gardienne et de vigie  pour la survivance de l’espèce et des espèces. Nous avons cette grande figure africaine en la personne de la célèbre Biologiste Wangari Muthai Maataipremière africaine à avoir reçu le prix Nobel de la Paix qui  malgré son parcours académique a choisi de rallier ses sœurs du monde rural pour porter un projet d’envergure mondiale. 

Plus près chez nous ici  nous avons  deux grandes pionnières de l’écologie  Mme Wolimata Thiao  qui au sommet de Rio en 1992 rebaptisé depuis  COP21 a valu au Sénégal   le premierprix de l’environnement de la Fondation Nicholas Hulot au grand étonnement du Président de l’époque Mr Abdou Diouf. Cette brave dame s’est donnée corps et âme et la tête de 1700 femmes issues de huit villages limitrophes  de la réserve communautaire ont réussi l’incroyable prouesse de restaurer la réserve naturelle de Popenguine complétement dévastée par l’homme et la sécheresse. 

A la  disparition de  cette dernière l’autre  grande figure Mme Katy  Ndione,  a repris le flambeau  en reboisant le site derrièrele cap Manuel afin de recréer un écosystème et  de préserver cet espace  de la voracité des prédateurs fonciers  et ceci en pleine période de pandémie, malheureusement  sur le chemin du retour le 29 février 2020 elle est morte tragiquement les armes à la main ; devenant ainsi la première femme martyr de l’histoire de l’environnement mondial . En défendant avec hargne  leurs idéaux  ces femmes sont tombées  laissant leur œuvre à la merci de prédateurs toujours à l’affut.

Ces deux figures méritent exposition au musée de la femme Henriette Bathily.

Rendons hommage à toutes ces grandes héroïnes anonymes de l’ombre. L’inéluctabilité de l’éducation est irréversible et  indéniable mais nous femmes urbaines citadines, valorisons et  rendons hommage à ces vaillantes  femmes rurales qui n’ont pas été à l’école mais non moins méritantes car portant les plus lourds fardeaux de la terre.

Ce  Siècle sera Femme ou il ne sera pas ; il sera Ecologique ou ne sera, mais je suis personnellement convaincue qu’il sera Ecologique et il sera Femme. La Covid 19 a tant soit peu redistribué les cartes et la femme Africaine,  les femmes du monde ont démontré leur forte résilience.

Femmes Africaines, Femmes Sénégalaises cultivons cette sororité entre nous.

Ramatoulaye Diallo

1 COMMENTAIRE
  • Brams

    Capharnaüm ? Imbroglio ? Essai malheureux ?

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