Chaque 8 mars, le monde célèbre la femme. Cette journée officialisée par les Nations Unies en 1977, trouve son origine dans les manifestations de femmes au début du XXe siècle en Europe et en Amérique. En Afrique aussi, cette lutte pour les droits des femmes trouve un fort écho. C’est dans ce sens que l’Institut Supérieur d’Ingénierie et de Formation (ISIF) a aussi célébré la femme. Mouhamed Fofana, professeur au département de Chimie, à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), insiste sur la prise de conscience des femmes.
Les causes
Après les mots de bienvenue du directeur de l’école Isif, Djibril Sow, les étudiants ont chanté la femme à travers un sketch riche en enseignement. En prenant la parole, le professeur Mouhamed Fofana, ce mardi 8 mars 2022, à Dakar, invite les femmes à la solidarité et à la prise de conscience. « Quand c’est dur, on dit que c’est pour les hommes. Quand c’est facile, on dit que c’est pour les femmes. Ne vous sous estimez pas. Tout ce que l’homme peut faire, vous pouvez aussi le faire. Les hommes et les femmes ont les mêmes capacités intellectuelles. Il faut avoir cette prise de conscience« , a-t-il dit, devant les étudiants.
Des problèmes à la base
Mouhamed Fofana soulève une équivoque. « Il y a aussi un problème au niveau de l’éducation. Nous sommes souvent très durs avec les jeunes filles. On ne laisse pas les filles s’épanouir dans la famille. Ils sont bloqués. Parfois, c’est des mariages précoces, tantôt tout ce qui est tâche, on dit c’est à elle de le faire. Et, il faut savoir partager les tâches. Etre femme, ne veut pas dire refuser certaines tâches. C’est juste une entente au niveau de la famille. »
La parité dans sa rigueur
Il poursuit : « la discrimination basée sur le genre continue à empêcher un grand nombre de femmes d’avancer. Sur ce, notre monde est pénalisé. Oui pénalisé, parce que si vous regardez dans les instances, lors l’élection locale, on a entendu les femmes réclamer la parité au niveau du bureau, là c’est une prise conscience. Mais, aussi quelque part, les femmes participent toujours à la discrimination. Amsatou Sow Sidibé était candidate à l’élection présidentielle. On a noté que les femmes ne soutiennent pas les femmes. Si les femmes soutenaient les femmes, une femme candidate doit toujours gagner. Mais malheureusement, ce n’est pas le cas. Nous le disons mais dans la pratique, c’est autre chose. C’est un problème. Il faut que les femmes soutiennent les femmes« , a plaidé le professeur au département de chimie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Femmes et développement
Selon lui, les femmes ne doivent pas être écartées. « Si les femmes sont écartées, le développement prendra un sacré coup. Il faut qu’il ait une prise de conscience. Soutenez-vous. Amsatou Sow Sidibé est une référence aujourd’hui. Dans mon domaine où je suis dans la science, les femmes sont plus capables que les hommes. Mais malheureusement, si vous êtes au niveau d’une cession, si vous avez 100 étudiants, les 90 sont les hommes. Dans les Lycées, toutes les jeunes filles sont paresseuses car elles disent qu’elles ont peur des mathématiques. Il faut savoir que le développement va avec la science. Et, si vous voulez tous aller en Lettres et laisser les sciences, c’est un problème. Il faut oser aller en Lettres et en science. Au département chimie, sur 45 enseignants, nous n’avons pas plus de 10 femmes« , a soutenu M Fofana.