Quand la famille devient l’école, l’hôpital et l’entreprise : La vision révolutionnaire de Dr. Giroux »
Lors d’une rencontre organisée par la commune de Golf Sud, Dr. Ibrahima Giroux, enseignant-chercheur en psychologie à l’UFR SEFS de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, a partagé sa vision sur le rôle central de la famille dans la société sénégalaise. Selon lui, la famille constitue le socle essentiel autour duquel s’organisent les piliers fondamentaux du développement :
« L’école ne peut réussir si elle laisse en marge la famille », déclare-t-il. Selon le Dr Giroux, chaque famille doit être perçue comme une école, une entreprise et le point de départ de la santé et de la sécurité. C’est dans ce cadre qu’il propose un « projet familial » visant à renforcer les capacités préventives des foyers sénégalais.
Il insiste sur l’importance de la prévention, citant les coûts humains et économiques liés à la mauvaise éducation et aux troubles psychosomatiques. « Beaucoup de maladies sont psychosomatiques et pourraient être évitées ou soignées dans le cadre familial, grâce à l’affection et à une communication bienveillante. Les violences verbales et les dysfonctionnements familiaux affectent la santé physique et mentale, et aucun médicament ne peut réparer cela. »
Réduire la pression sur le système de santé
Dr. Giroux met en lumière le rôle préventif de la famille dans la réduction des maladies mentales et physiques, ainsi que dans la désaturation des hôpitaux. « Si les familles investissent dans la prévention, des milliers de Sénégalais n’auront pas besoin d’aller à l’hôpital, ce qui permettra aux médecins de se concentrer sur les véritables cas critiques. »
Il pointe également la dégradation de la santé des professionnels de santé, surchargés par un système engorgé, et propose une solution radicale : « Ce sont les familles qui doivent guérir les médecins, en allégeant la pression sur les hôpitaux, afin que ces derniers puissent soigner les patients de manière efficace. »
La bienveillance comme remède
Pour Dr. Giroux, la solution ne réside pas dans les médicaments mais dans la bienveillance et la communication. Il rappelle que la bonne parole est un remède puissant : « Une parole bienveillante peut apaiser et soigner, bien plus qu’un comprimé. Dans les services publics comme dans les hôpitaux, l’attitude des interlocuteurs peut déterminer la santé d’un patient avant même qu’il ne voie un médecin. »
En dernière instance et en dernière analyse, Dr. Giroux appelle à une révision profonde du rôle de la famille dans la société sénégalaise, afin d’assurer un meilleur avenir pour tous, en misant sur la prévention et la bienveillance. « Au début, c’était le verbe », rappelle-t-il en citant les Écritures, pour souligner que tout changement passe par une parole et une action justes.