Procès Khalifa Sall: Me Seydou Diagne démonte les arguments du procureur

Me Seydou Diagne tente de convaincre le Tribunal de l’innocence de son client, Khalifa Sall. Le procès du maire de Dakar se déroule, actuellement, à la salle 4 du Tribunal de Dakar. 

« Ce n’est pas à la défense de Khalifa Sall de prouver que son client est innocent. C’est à l’appréciation de prouver que Khalifa Sall a commis une infraction (…) Rien n’a été prouvé en ce qui concerne la culpabilité de Khalifa Sall (…) Nous sommes vraiment dans l’incantation (…) C’est au ministère public de donner les preuves…« , plaide l’avocat.

Il estime que dans cette affaire, il n’y a pas de suspect, mais plutôt des mis en cause « et une personne mise en cause a un avocat« , concernant la garde à vue du maire de Dakar qui, selon l’avocat, ne s’est pas passé dans les règles de l’art.

« Le juge d’instruction dit : j’ai entendu Fatou Traoré (…) Yaya Bodian a repris le cachet de Fatou Traoré, il dit que ces deux personnes ont avoué. Il dit aussi que Yaya Bodian a dit qu’il a agi sous les instructions de Mbaye Touré… Si on en été limité à ça, Khalifa Sall ne serait pas ici pour répondre de complicité de faux et usage de faux dans l’écriture privée…« , poursuit Me Diagne.

Le juge d’instruction, selon lui, a prêté de « fausses déclarations » à Mbaye Touré. Ce qu’il tente de démontrer en revenant sur les déclarations de ce dernier lors de l’enquête préliminaire.

« Mbaye Touré a été entendu dans ce dossier, 4 fois. Une fois à la police, le 14 février 2017 à 9 h 25 mn, le 19 mars, le 23 mars, et le même jour (23 mars) en confrontation…« . A  cet effet, selon toujours l’avocat, il n’a jamais été question pour Mbaye Touré de reconnaître l’utilisation de « fausses factures« , en complicité avec Khalifa Sall, face aux enquêteurs. Il dénonce ainsi les « fausses déclarations du juge d’instruction« . Il estime que les déclarations du juge d’instruction, sont infondées et ne se trouvent pas dans le PV de l’enquête préliminaire, en sa possession, qu’il a brandi devant le Tribunal.

« J’ai entendu le ministère public demander la relaxe des percepteurs (…) Lui pense que les percepteurs ne sont pas allés très loin dans leur contrôle. Les pouvoirs de contrôle existent pour les percepteurs…« , estimant que ces derniers sont des contrôleurs sur place.

Concernant le blanchiment de capitaux, il dit avoir remarqué qu’il y avait une « démarcation fulgurante » du Parquet, vendredi. Il renvoi le Tribunal, à ce effet, à la loi 2004 – 09, où il est stipulé qu’il y blanchiment lorsqu’il y a dissimulation, déguisement quand on sait que ces fonds proviennent de délits… Ce que dit l’ordonnance de renvoi en faisant la contraction.

« Quand j’ai écouté le Procureur, vendredi, il n’était pas sur le même registre. J’ai trouvé ça très astucieux… Par la suite, il change rapidement de fusil d’épaule… Il dit qu’il vise la détention… On attendait du procureur qu’il dise si Khalifa Sall a pris l’argent pour le mettre dans un compte bancaire ou non (…) Mais il nous prend à contre pied… Il dit que la détention ça suffit. Nous, on ne peut pas accepter ça, scientifiquement« , renchérit-il.

« Dans le blanchiment, on cherche à rendre licite de l’argent, à dissimuler. On ne peut pas accuser quelqu’un de vol, on revient trouver sur lui ce produit de vol, ce n’est pas du blanchiment. Il n’y a même pas d’information judiciaire… C’est extrêmement grave? Je comprends M. le procureur. Il se trompe lourdement. Le parquet n’a aucun pouvoir. La loi lui interdit de mener des enquêtes préliminaires en ce qui concerne le blanchiment de capitaux…« , regrette Me Seydou Diagne.

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