Pourquoi Sonko et Diomaye n’ont-ils pas été libérés hier et c’est quoi la ‘computation des délais francs’ ?

Pourquoi Sonko et Diomaye n’ont-ils pas été libérés hier et c’est quoi la ‘computation des délais francs’ ?

Dans un contexte politique tendu, les partisans de Ousmane Sonko et de son numéro 2, Bassirou Diomaye Faye, restent en attente de la libération de ces figures de l’opposition sénégalaise. Cette attente est d’autant plus palpable que la campagne électorale avance rapidement, et il reste très peu de temps pour que Bassirou Diomaye Faye, représentant du camp des patriotes, puisse participer aux jours restants de cette campagne. Le contexte est marqué par une loi d’amnistie, votée le 6 mars dernier, sur proposition du Président de la République. Cette loi vise à amnistier « les faits se rapportant aux manifestations politiques survenues entre 2021 et 2024 », période durant laquelle des centaines d’arrestations d’opposants ont eu lieu, faisant des dizaines de morts et entraînant de lourdes dégradations matérielles, dont le saccage de l’université de Dakar.

La promulgation de cette loi d’amnistie, initialement prévue pour le mercredi 13 mars 2024, a été sujet à anticipation par les Sénégalais, en grande partie à cause de l’annonce faite par le journaliste Madimambal Diagne sur le réseau social X. Il a déclaré, sans ambages, que le Président de la République promulguerait la loi le même jour, précisant qu’aucun recours d’inconstitutionnalité n’avait été émis par les députés. Cependant, Diagne a dû rétracter ses propos, invoquant la notion de « computation des délais francs ». Cette règle, propre au domaine juridique et notamment au droit sénégalais, stipule que le jour de départ n’est pas compté dans le calcul d’un délai, et que si le dernier jour de ce délai tombe un jour non ouvrable, le délai est étendu au prochain jour ouvrable. Ainsi, compte tenu de cette règle, la loi aurait dû être promulguée le 13 mars, si l’on exclut le jour de départ du calcul.

Le retard dans la promulgation de la loi soulève des questions, notamment sur les intentions du président Macky Sall, qui n’avait pas encore promulgué la loi, alors que celle-ci avait été présentée comme une urgence lors de son vote par les députés. Cette urgence est renforcée par la nécessité pour le candidat de participer à la campagne électorale, qui en est déjà à son quatrième jour officiel.

La situation est devenue plus critique lorsqu’il a été rapporté que, lors du Conseil des ministres tenu hier, le président Macky Sall a instruit le gouvernement d’appliquer la loi sans délai une fois promulguée, sans toutefois préciser la date de cette promulgation. Cette incertitude a conduit à des spéculations, notamment de la part d’Alioune Tine, fondateur d’Afrikajom Center, qui a répondu à un internaute que la libération était « qu’une question d’heure », reflétant l’anticipation d’une promulgation imminente par le président.

Cependant, il reste des interrogations quant à l’efficacité de la loi d’amnistie comme outil d’apaisement politique. Si le président Sall suit la logique d’urgence qu’il a lui-même établie, la loi devrait être promulguée sans plus tarder pour aujourd’hui. Dans le cas contraire, les critiques suggérant que la loi visait non pas à apaiser, mais plutôt à effacer les effets des actions commises par les membres de son gouvernement, pourraient trouver un écho plus large.

6 COMMENTAIRES
  • TruthHurts

    Ils n’ont pas encore été libérés parce Macky et ses alliés ont peur de voir Sonko et Diomaye battre campagne surtout ensemble.
    Tout qui le monde verrait comment cette l’élection est déjà décidée dès le premier tour

  • DEUG nekhoul

    Mieux vaut le faire tout de suite sinon le peuple le fera le 24 Mars

  • Leuz

    Le 24 mars au soir ils vont passer la nuit au palais donc arrêtez vos manipulations nous préférons qu’ils restent en prison pour leurs sécurités

  • gorgui

    Réfléchir quelque njuth-njaath poser pour réeffacer Pastef ou comment amortir le choc de l’écart, entre Diomaye Sonko et du second.

    • awdi

      MACK Y est toujours dans so rolle: la tromperie, la manigance et ce depuis 12 ans.

      Il va attendre le plus tard possible, car, il sait que un SONKO dehors, ce sera l’effervecence et la Sounamie electorale. Il a du temps jusqu’au samedi et risque de prendre ce temps.

      Un vrai hypocrite. Il bloque intentionnellement cela .

      Toute la presse nationale et internationale attendent la sortie du MAESTRO et MACKY a peur.

      • Amadou

        Encore une fois, nous voulons bâtir sur du faux, un pays avec trop de tricheurs. C’est inadmissible de tenir des élections dans ces conditions. Une vraie farce. Les membres du CC se donnent unilatéralement tous les droits en ne respectant pas ni la constitution ni le code électoral. La CS doit sauver le Sénégal. Le 3 février, le président Macky a posé un geste politique. Le 15 février, les sages du CC qui se sont octroyés unilatéralement un rôle de régulateur, ont fourni une décision politique rompant ainsi avec la tradition. Les membres du CC devraient se limiter à lire le droit et uniquement le droit. Malheureusement, en donnant une réponse politique avec leur fameux -meilleurs délais-, les sages sont rentrés sur un terrain que le président connaît beaucoup mieux. Ce jeu d’échec politique n’est pas encore fini. Je demande solennellement à la Cour suprême de ne pas vendre son âme et de se limiter uniquement à lire le droit. Autrement dit, il doit annuler le décret du Président qui ne respecte pas et vraiment pas du tout la loi.
        Après, on verra si le CC ira jusqu’au bout de cette bataille politique contre Macky pour qui, il reste encore au moins 2 cartes à jouer, nonobstant les courts délais. Un vote à l’AN et l’article 52. Cette bataille ouverte entre le CC et le président est devenue un secret de polichinelle et c’est le CC qui y laissera le plus de plumes car kou wathie sa andeu ya xam. Le CC qui est chargé de défendre les lois s’est mis à violer la constitution et le code électoral. Vouloir être un héros aux yeux de la population ne doit pousser personne à faire du Taf Yeungueul. L’histoire se raconte de manière froide loin des passions. Toutes les personnes de bonnes fois savent que Macky a fauté mais les membres du CC encore davantage. On accorde toujours un petit bénéfice du doute à un président car il a des renseignements parfois sensibles à gérer mais aussi il est politique.
        Silence, on viole la loi car il faut que Macky parte au plus vite. Le CC qui se met à violer la constitution et le code électoral. Et comme par hasard, tous ceux qui faisaient du bruit se taisent maintenant. Où sont les principes qu’ils évoquaient. Le comble est que certains universitaires sont aussi complices. C’est vraiment honteux et lâche. Le Sénégal ne mérite pas cette farce. L’avantage de cette crise est que maintenant on sait qui est qui. Les convictions des uns et des autres. Les chercheurs de raccourcis pour accéder au pouvoir. Les masques commencent à tomber. Société civile WO, chroniqueurs bidon WO, faux politiciens WO, universitaires WO, journalistes WO, politiciens WO, tous les caméléons de ces catégories WO. Des contributions et analyses souvent minables à deux balles. Partisannerie outrancière, biais cognitifs, aveuglement volontaire ou simple mauvaise foi à des fins politiques? Tout le monde interprète les lois selon ses schèmes de pensées et ses intérêts. Le pays ne mérite pas un tel niveau de médiocrité. La CS doit sauver le Sénégal. Macky doit aussi prendre pleinement ses responsabilités face à l’histoire.

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