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Pour qui se prend La CEDEAO ?

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CÉDÉAO) est une organisation intergouvernementale ouest-africaine créée le 28 mai 1975. C’est la principale structure destinée à coordonner les actions des pays de l’Afrique de l’Ouest. Son but principal est de promouvoir la coopération et l’intégration avec pour objectif de créer une union économique et monétaire ouest-africaine. La CÉDÉAO compte aujourd’hui 15 États membres après le départ de la Mauritanie. En 2013, le PIB global des États membres de la CÉDÉAO s’élève à 674,34 milliards de dollars US ce qui en fait la 20e puissance économique du monde. Bien qu’au départ son rôle soit purement économique, la CÉDÉAO s’est assez vite intéressée au maintien de la paix. C’est en effet une condition essentielle pour qu’une union puisse se réaliser. Par ailleurs la CÉDÉAO crée des infrastructures régionales en matière de transport et de télécommunication.
Ce sont les missions originelles de cette organisation qui se cherche. Pourquoi les options militaires des fonctionnaires de la CEDEAO qui n’usent pas jusqu’au bout les ficelles et mécanismes de la Paix ? La CEDEAO a – t- elle les moyens de la guerre et de ses va t – en guerres dont Marcel de Souza, président de la Commission de la Cédéao qui menace la Gambie : « La date limite butoir que nous avons, c’est le 19 janvier, à laquelle le mandat du président Yahya Jammeh finit. S’il ne s’en va pas, nous avons les forces d’attente qui sont déjà mises en alerte. Ces forces d’attente doivent pouvoir intervenir ou faire rétablir la volonté du peuple ». Mme la présidente Libérienne Hélène Johnson qui ne semble pas regretter son passé de collaboration avec Charles Taylor ; dont elle avait financé sa campagne, et surtout de ne pas avoir tiré les leçons de la guerre qui a installé durablement le Libéria dans la pauvreté, joue la dame de fer dans cette affaire Gambienne.
Le rôle de la CEDEAO n’est pas d’allumer des guerres dont elle n’a pas les moyens, ni militaires, ni financiers. L’organisation n’a même pas un budget de guerre d’un jour. Elle n’a pas les moyens de projeter des troupes sur les champs de confrontation, et comme toutes les fois, elle va quémander le soutien de l’ONU ou de pays comme la France ou les USA. Les évènements de Côte d’Ivoire le prouvent. La CEDEAO devant son incapacité politique et militaire, n’avait rien trouvé de mieux que d’exclure le pays dirigé par Gagbo. Livrant le pays au chaos.
Il est temps que les options militaires de la CEDEAO arrêtent. Que les fonctionnaires de cette structure dont le but principal est l’harmonisation du développement reviennent aux fondamentaux que sont les missions économiques de l’organisation d’intégration régionale. La CEDEAO doit pouvoir rechercher sans fin les moyens d’imposer la Paix sans la guerre. Nous en avons les moyens si, elle arrêtait d’appliquer des standards internationaux dont elle n’a pas les moyens. Le dialogue est une vertu Africaine. De plus, le monde est dans des incertitudes de Paix, telles que, aucun foyer de tension n’est neutre. Des pyromanes, les armes en bandoulières, cherchent des champs de confrontations dans le monde entier. Le monde entier est une poudrière, que des illuminés de tous bords aux motifs aussi divers qu’incompréhensibles cherchent à mettre le feu. Ce sont ces mêmes personnes que l’on trouve sur tous les champs de bataille, de la Syrie à la Lybie, jusqu’au Mali. Il y a une espèce d’Internationale Combattante qui scrute la planète à la recherche de foyers de tensions qu’ils pourront transformer en champs de guerre.
Dans le cas précis de la Gambie, même si le Pdt Jammeh a reconnu dans un premier temps sa défaite, cela ne donne pas une force juridique à sa déclaration. Il a bel et bien le droit de faire un recours, et cela, quel que soit le manque de crédibilité de la Cour Suprême. Si la CEDEAO avait des réserves sur cette Cour, c’était en amont qu’elle devait la contester, pas en ce moment. Maintenant la situation est là. Jammeh est dans son droit, mais a perdu la légitimité du fait de son reniement, cela voudrait – il dire qu’il n y a que le langage des armes pour lui faire entendre raison ? Que non ! Ce n’est pas en une seule mission et sur des menaces que les choses vont évoluer. Il faudra trouver d’autres voies et d’autres arguments que la force. Cette force qui n’installera que chaos et désolations, aux antipodes des vœux du peuple Gambien qui s’est battu en Paix pour faire partir démocratiquement le Pdt Jammeh. Les dates – butoir que l’on veut se fixer n’ont aucune urgence et ne doivent pas constituer un ultimatum à la guerre. Il faut donner aux négociations le temps de la recherche de la Paix. Si la Gambie prend feu, nous y verrons les fuyards de Boko Haram encerclés de toutes parts, les Jihadistes acculés dans les combats au Mali, en Lybie, et les despérados de tous bords qui voient l’occasion de combattre les systèmes établis.
Si la CEDEAO a le monopole de la guerre, elle n’a ni les moyens de l’entretenir, ni de la gagner, ou d’imposer la Paix. Il ne faudrait pas que l’on tombe dans le piège du Droit International que nous n’avons les moyens d’appliquer. La recherche de la Paix demande tous les investissements possibles et tous les compromis peuvent être envisageables. Vouloir traduire un Président devant des juridictions aux prix de destructions et morts ne peut pas être une priorité dans nos contrées. La CEDEAO elle – même, devrait envisager d’être poursuivie un jour, de privilégier les options militaires et de tuer des milliers d’innocents pour des buts purement politiques. Ne l’oublions pas, le Droit progresse.
Ne peut –on pas prendre graine de ce qui s’est passé au Rwanda avec ses Huit –cent mille morts du génocide qui a pardonné pour se consacrer à son développement ? Les Sud – Africains qui ont pardonné pour poursuivre leur chemin ensemble. Où sont les milliers de morts de la Côte d’Ivoire ? Et ce qui se passe en Lybie, où une guerre absurde oppose des factions multiples qui fait qu’aucun avenir n’est prévisible aussi bien pour les Lybiens que pour leurs voisins ? N’a t – on pas laissé Kabila fils exercer un an de plus, ne serait – ce que pour trouver une chance à la Paix au Congo ?
Ce doit être le cas en Gambie. Donner le maximum de chances à la Paix. Investir pour la Paix. Les moyens militaires que la CEDEAO mettrait pour la guerre, qu’elle les mette pour la Paix. C’est cela sa mission principale. Quel qu’en soit le prix.

Où était la CEDEAO pendant l’épidémie d’Ebola ? Avait elle déclaré la guerre à cette pandémie ? Que non ! Elle avait fait profil bas alors que dans sa logique guerrière qui concerne tout problème politique, elle aurait donc pu lever une armée de médecins et d’infirmières avec des ambulances.

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Vouloir faire partir le Président Jammeh ne vaut pas une guerre. Et cela, c’est le Sénégal qui doit le refuser. S’il y a une armée à laquelle le Sénégal doit prendre le Commandement, que cela soit celle d’une armée de la Paix. Le Sénégal a des objectifs de développement qui ne peuvent avoisiner avec une guerre. Une guerre en Gambie nuirait gravement à l’économie du Sénégal et à sa Paix intérieure.
Ce doit être les ennemis cachés du Sénégal à la CEDEAO qui jouent aux pyromanes.

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4 commentaires

  1. cissé

    est il vraiment possible de raisonner yaya ? votre analyse est très pertinente mon chère mais seulement nous sommes dans un cas très complexe qui demande beaucoup de sacrifice. De toute façon le Sénégal n’a pas droit à l’erreur


  2. sene

    Merci mon amie vous avez raison les ennemi du Sénégal veux la guerre pour déstabiliser le Sénégal le président MR sall doit ferre très doucement sur le cat de la gambit les ennemi du Sénégal veux allumé


  3. amdy

    Merci pour l’analyse et l’appel à une solution pacifique. Toutefois, nous sommes tous temoins des exactions de ce Jameh sur le peuple Gambien et son mépris à l’egard de la dignity humaine. A mon avis, tout ce que ce dictateur merite, c’est d’être destituer de force même si bien sure des innocents y laisseront la vie. Car qui veut la paix, se prepare à la guerre. De plus, le cas Kabila est totalement different. il n’y a pas encore election au Congo. Yaya est battu lors d’election qu’il a lui même organisée. Donc il doit rendre pouvoir de gré ou de force. Le people est souverain. Vive le people! sorry for being so long!!!


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