Le Belgo-Tunisien de 32 ans, figure de l’islam radical, a également été condamné à une interdiction définitive du territoire français, pour son activité sur ce qui fut le site djihadiste francophone le plus populaire.
Farouk Ben Abbes, figure de l’islam radical, a été condamné vendredi 6 juillet au soir à Paris à quatre ans de prison ferme pour son activité sur ce qui fut le site djihadiste francophone de référence, Ansar Al-Haqq (« Les partisans de la vérité »), à la fin des années 2000.
Reconnu coupable du délit d’association de malfaiteurs terroriste, le Belgo-Tunisien de 32 ans, qui comparaissait libre, a été également condamné à une interdiction définitive du territoire français. Le procureur avait demandé six ans de prison assortis d’une incarcération immédiate, quand ses défenseurs avaient plaidé sa relaxe.
Reparti libre du tribunal, il sera convoqué ultérieurement pour purger ces quatre ans non aménageables en prison. Mais cette peine, qui peut être frappée d’appel, ne sera pas mise à exécution tant qu’elle n’est pas définitive, ont précisé ses avocats.
Le site avait « une vocation de recrutement »
Farouk Ben Abbes, qui nie toute incitation au combat armé, était jugé au côté de trois autres hommes, comme lui anciens administrateurs du forum Ansar Al-Haqq. Nordine Z. et David R., présents au tribunal, ont été condamnés à respectivement quatre et trois ans de prison. Le parquet avait demandé cinq ans et leur incarcération immédiate. Le quatrième prévenu, Léonard Lopez, parti en 2015 pour le djihad et qui serait aux mains des Kurdes de Syrie, a été condamné à cinq ans assortis d’un mandat d’arrêt.
Le tribunal a jugé que le site « incitait » bien au djihad, avec « une vocation de recrutement » pour le combat armé « dans la lignée de ce qu’Al-Qaida recherchait, mener le “djihad médiatique” ». Si les faits sont anciens, ils sont d’une « particulière importance », a souligné la présidente du tribunal. « Le recul qui est le nôtre aujourd’hui » permet de mesurer « quelle a été l’influence et l’importance d’un site comme Ansar Al-Haqq », a-t-elle ajouté. L’info est relayée dans Le Monde
Farouk Ben Abbes comparaissait pour la première fois dans une affaire de ce type mais il est présenté comme une figure de la mouvance islamiste radicale. Proche du vétéran français du djihad Fabien Clain, il a notamment été interpellé après l’attentat du Caire de février 2009 – qui coûta la vie à une lycéenne française, Cécile Vannier –, puis mis en examen en 2010 dans le cadre du projet d’attaque visant le Bataclan, à Paris.