Photo : Programme spécial de développement des laboratoires : une réponse aux éventuelles pandémies, selon le Professeur Amadou Moctar Dièye

Le Programme spécial de développement des laboratoires de biologie médicale 2024-2028, une initiative du Ministère de la Santé et de l’Action sociale du Sénégal, a été mis en place pour renforcer le système de laboratoires du pays. Le Professeur Amadou Moctar Dièye, directeur des laboratoires, estime que ce programme permettra d’améliorer la préparation du pays face à de possibles pandémies futures, comme le rapporte l’Agence de Presse Sénégalaise (APS).
Ce programme a été conçu en réponse aux difficultés de diagnostic rencontrées durant la pandémie de Covid-19 dans le pays. Pendant près de six mois, la majorité des diagnostics ont été réalisés à Dakar, suscitant la nécessité d’un réseau de laboratoires plus efficace et réparti sur l’ensemble du territoire. Le Professeur Dièye souligne l’importance de se préparer à d’éventuelles pandémies, en renforçant le système de laboratoires et en améliorant la lutte contre les épidémies.
En plus de leur rôle crucial en cas de pandémie, les laboratoires sont perçus comme un pilier essentiel du système de santé. C’est pourquoi les autorités sanitaires envisagent à long terme de créer de grands laboratoires dans les 14 régions du Sénégal, ainsi qu’au niveau des postes de santé. Le programme vise aussi à renforcer le système de laboratoire pour les analyses de routine, qui représentent 90% des activités des laboratoires.
Le coût de ce programme est estimé entre 29 et 30 milliards de FCFA. Sa mise en œuvre permettra de disposer d’un système performant pour lutter aussi bien contre les épidémies que les maladies courantes. Le Professeur Dièye souligne également l’importance de l’entretien des équipements et de la régularisation des laboratoires pour garantir la fiabilité des résultats. Le programme devrait être mis en œuvre de manière progressive à partir de 2024, après validation par les autorités étatiques.
Malgré les efforts de l’Etat pour la rémunération des biologistes, le Professeur Dièye souligne une insuffisance des ressources. Il estime qu’il reste encore un certain nombre d’actions à mener pour atteindre le niveau de performance souhaité pour les laboratoires.