Peut-on contraindre un footballeur d’arborer un maillot arc-en-ciel sous peine de sanction ?

Ces derniers jours, le monde du football est traversé par une polémique liée au refus d’un footballeur de disputer un match du championnat de France en arborant un maillot en soutien à la cause LGBT. Certains ont vite fait de qualifier son acte d’acte d’homophobie, allant jusqu’à exiger des sanctions à son encontre.

Est-ce que le fait de refuser d’arborer un maillot LGBT constitue un acte d’homophobie ?

Pour rappel, l’homophobie est le fait de manifester de la haine envers une personne en raison de son orientation sexuelle réelle ou supposée. Elle peut se traduire par des agressions verbales ou physiques, des actes injurieux ou discriminatoires.

En France, comme dans plusieurs pays africains, la laïcité est un principe constitutionnel. Elle repose sur des principes et valeurs, notamment la liberté de croire, de ne pas croire, la liberté d’exprimer ses croyances, la liberté de religion qui, par ailleurs, est proclamée par la Déclaration Universelle des droits des Hommes.

Sous ce rapport, si certains sont libres de soutenir une cause homosexuelle, D’AUTRES AU NOM DE CETTE MÊME LIBERTÉ PEUVENT ÉGALEMENT S’ABSTENIR DE LE FAIRE. Par conséquent, le fait de refuser d’arborer un maillot arc-en-ciel ne devrait pas être considéré comme un acte d’homophobie.

En tout état de cause, il est difficile, du moins sur le plan juridique, de contraindre un joueur sous la menace de sanctions, de soutenir une cause si cela ne cadre pas avec ses convictions religieuses. Il n’est pas inutile de préciser que les statuts de la Fédération Française de Football interdisent tout discours ou affichage à caractère politique, IDÉOLOGIQUE, religieux ou syndical, tout port de signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance politique, philosophique, religieuse ou syndicale.

Dans ce contexte, toute sanction infligée par l’employeur sera considérée comme discriminatoire. Or, le droit du travail, notamment français, interdit toute sanction liée à la conviction religieuse du salarié.

Dr Henri Joël TAGUM FOMBENO
Spécialiste en droit du travail et de la protection sociale

3 COMMENTAIRES
  • ASS

    Merci Docteur c’est clair et limpide

  • Beug deug

    Les français que l’on considérait comme de vrais démocrates à la liberté et aux droits de l’homme semblent passer à côté Mais il faut que les gens épris de liberté et d’ équité doivent soutenir Gana Gueye

  • Soweto

    Assez de polémique ces imbéciles ne croient en rien il y a une seule religion en France, la religion du Q cul

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