Comment édifier l’opinion sur les 94 milliards ? La question prise en charge par la Commission d’enquête parlementaire fait désordre. Quid de la voie judiciaire préconisée par l’accusateur, Ousmane Sonko, qui a porté plainte auprès du Parquet ? Toujours est-il que pour que nul n’en ignore, que la République soit sauve et que les dossiers d’intérêt national ne soient pas une affaire politique ou de politiques, il serait régalien de privilégier les voies et voix censées n’être politiquement colorées.
Question « lambdalement » citoyenne : pourquoi n’a-t-on pas examiné les dossiers Petrotim et du Prodac déposés sur la table du président de l’Assemblée nationale pour enquête ? Et dans lesquels Aliou Sall et Mame Mbaye Niang, proches du pouvoir, sont cités ?
C’est dire que la politisation paradoxale de ce mano à mano Sonko-Mamour a fini de damer la masse citoyenne désireuse de lumière. Pour que l’égalité des chances et que la présomption d’équité soient sauves, la voie et la voix de la commission parlementaire, dominée par la majorité et devant entendre un membre de l’opposition et un membre du pouvoir, sont présumées partisanes. Dès lors, taisons la voix parlementaire et empruntons la voie judiciaire. Ainsi l’opinion sera-t-elle absoute du « weingall » ou du « djeingg » naturel des députés de la majorité qui toujours, ont fait passer, sans tamis républicain, toutes initiatives et propositions du Gouvernement. Qu’attend donc le Parquet pour donner suite à la plainte de Sonko ?
Une décision de justice ne fait pas qu’un vainqueur ou un défait, elle intime sa conviction d’objectivité adossée aux faits, dont les preuves seront confirmées ou infirmées par un examen minutieux. Du moins, c’est cela qu’on en escompte.
En attendant, le président Cheikh Seck de la Commission d’enquête parlementaire peinera à convaincre, Ousmane Sonko, pièce importante du puzzle, assurant manquer à l’appel.
C’est dire que la présente commission d’enquête parlementaire est victime des échecs de ses prédécesseurs …