CESE – Panel sur le civisme: les institutions et la presse interpellées…

Le Conseil économique Social et Environnemental (CESE) a organisé son premier panel sur le civisme ce lundi 4 novembre dans le cadre de la deuxième Session ordinaire de l’année 2019, sous la Présidence de Maïmouna Isabelle Dieng, vice-présidente.

Renforcement du civisme et de la citoyenneté 

Les Conseillers du CESE ont ainsi eu droit à une revue transversale de la question dans toutes ses inclinaisons, avec les communications du Colonel Cambel Dieng, expert en sciences comportementales et transformation, du Professeur Fatoumata Signaté, experte en sciences de l’éducation, du Pr Saliou Dia, Dr en Sciences de l’information et de la Communication. Pour l’essentiel, ils ont échangé sur le rôle et la place des dépositaires de pouvoir (aux plans institutionnel, social et religieux) et des médias dans le développement et le renforcement du civisme et de la citoyenneté chez les jeunes.
Responsabilité partagée
Le Pr Fatoumata Signaté a passé en revue le rôle et la mission des différentes structures impliquées dans la promotion du civisme, de la famille à l’école en passant par les quartiers et les associations d’encadrement des jeunes. Ces cadres formels ou non qui façonnent les jeunes doivent être renforcés et encadrés pour répondre précisément aux besoins de retour au civisme, en adéquation avec la loi d’orientation du 30 janvier 1991 qui définit le cadre. Elle a néanmoins relevé l’écart entre les principes et les faits. « Il y a une crise des valeurs et personne n’est épargnée, de l’enseignant au parents d’élèves en passant par les leaders des structures d’encadrement elles-mêmes. Même si elle reconnait que beaucoup a été fait dans le sens d’un enracinement du civisme au Sénégal, elle plaide pour des mesures tendant à rendre la profession d’enseignant plus attrayante et que la famille puisse être responsabilisée pour jouer sa partition.
Rôle de la presse dans la promotion du civisme
Quant à la presse en général, il faut une implication des décideurs pour les « rappeler à l’ordre autant que possible ». A la suite de Madame Signaté, le Colonel Cambel Dieng, a appelé à une transformation citoyenne de l’engagement civique au Sénégal par les sciences comportementales. La transformation repose sur la capacité et la disponibilité des acteurs à « entrevoir un futur différentiel » et « mettre en gage leur honneur ».
L’implication des décideurs
L’expert en sciences du comportement a ainsi décrit une longue chaîne de responsabilité. « Il y a, a-t-il dit une complexité sociale qui pousse le citoyen à se dire que l’enfer, c’est les autres ». Cette complexité sociale ne prédispose pas le citoyen à une prise de conscience et à un travail sur lui-même. Il estime qu’il est dans le droit chemin et que les autres sont les responsables. Il s’agit là d’un déni de soi. L’expert en sciences comportementales va même plus loin en expliquant qu’il y a un conflit permanent autour du cerveau humain entre l’Amygdale et l’aire préfrontale, lieu des interdits qui empêchent le passage à l’acte, contrairement à l’amygdale qui pousse à ne pas tenir en compte les interdits. Dans tous les cas, a-t-il dit il faut l’implication des décideurs pour venir à bout de l’incivisme et de l’indiscipline.
L’accompagnement de l’Etat
Non seulement il faut durcir la législation, mais également l’Etat a le devoir de mettre en place des infrastructures adaptées permettant aux citoyens de commettre des actes répréhensibles sur notre cadre de vie (toilettes publiques, jardins publique, restauration des lieux de loisirs avec les conforts qui vont avec etc…

 

1 COMMENTAIRE
  • Cheikh Toure

    En réalité il y a assez de ressource pour développer le Sénégal. Mais il y a un problème de comportement. Je suggère que ce spécialiste du comportement humain soit suffisamment consulté pour une reconversion des menta6

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