Opinion sur le rabat d’arrêt introduit par Ousmane Sonko (Par: Me Ciré Clédor Ly)

Les chambres réunies de la Cour Suprême sont saisies pour qu’elles se prononcent sur des erreurs de procédure qui relèvent de la seule responsabilité des hauts magistrats de la chambre administrative de cette juridiction.

La chambre administrative a commis quatre manquements majeurs qui affectent profondément la justice en tant que pouvoir, et la sécurité juridique des citoyens sénégalais qui ont perdu depuis le mois de mars 2021 leurs droits à la sûreté de leurs personnes et aux libertés publiques.

  1. La chambre administrative a renié sa fonction première qui est celle d’un gendarme chargé de sanctionner les abus, les excès de pouvoir et les violations de la loi par l’administration, au détriment d’un citoyen ou de la communauté.
  2. La chambre administrative a violé sans aucune pudeur ses propres règles de composition et de fonctionnement, garantissant une bonne administration de la justice et la sécurité juridique des justiciables par la collégialité.
  3. La chambre administrative a failli à son devoir d’assurer l’uniformité de la jurisprudence, qui est d’indiquer aux juridictions inférieures le sens et la portée de chaque disposition légale querellée devant elle.

Or, elle a non seulement semé la confusion dans les esprits en décidant d’une cassation avec renvoi, alors qu’elle avait affirmé dans l’affaire Yaya NIANG, qu’en matière électorale il n’y a lieu à renvoi après cassation et que le contentieux devait être vidé, mais en plus les juges ont ajouté à la loi électorale et à la loi organique sur la Cour Suprême une procédure non prévue par le législateur et qui est inconciliable avec les délais très courts, voire étriqués, dans tout le processus électoral.

  1. Le ministère de l’Intérieur, qui est le ministre des élections et dont dépendent les services de la direction de l’automatisation du fichier électoral et de la direction générale des élections, en s’abstenant de régler la question démocratique de la remise des fiches de parrainage et celle du rétablissement du citoyen Ousmane Sonko, engage sa responsabilité historique dans le dévoilement des acquis démocratiques et de l’État de droit.

La responsabilité du supérieur hiérarchique de la direction générale des élections et de la direction de l’automatisation du fichier électoral est avérée, de même que celle du ministère de la Justice, qui s’abstient de faire injonction au Procureur de la République pour qu’il enrôle le dossier après le non acquiescement au jugement rendu par contumace, qui est la pierre angulaire de tous les avatars.

Les responsabilités devraient être clairement indexées, d’autant qu’il suffit d’une petite loyauté envers les idéaux démocratiques et le peuple sénégalais, d’un tout petit courage politique et de deux minuscules traits de plume pour que la normalité soit rétablie, la paix revienne, l’ordre public se restaure et que quatre mains évitent de se tâcher de sang, du sang des leurs.

Ousmane Sonko est toujours juridiquement électeur et éligible, donc fondé en droit d’être candidat aux élections présidentielles de février 2024.

Mon client Bassirou Diomaye Faye est aussi électeur et éligible, et il n’existe aucun obstacle juridique à sa candidature pour les élections présidentielles de février 2024.

Les candidatures de mes deux clients sont conciliables et ne se gênent pas mutuellement, de sorte que l’important pour la communauté nationale et internationale est de savoir qu’à ce jour, les intrigues et les complots d’État pour empêcher Monsieur Sonko d’être candidat aux élections présidentielles de février 2024, malgré les moyens déployés par l’État et la répression aveugle de la jeunesse, n’ont à ce jour réussi à établir judiciairement ce qui peut empêcher les deux candidatures.

Si les batailles judiciaires ont continué, c’est que l’État n’a pas toujours réussi à empêcher légalement et judiciairement Ousmane Sonko d’être candidat, et cela doit être très bien compris par tout le monde.
Les Sénégalais et les Sénégalaises ainsi que les étrangers qui vivent parmi eux ne souhaitent et ne veulent que la paix.

C’est l’heure de choisir le Sénégal à la place de la fonction et de son confort personnel désormais très précaire, car le capitaine du navire a abdiqué. Il commence à sentir la solitude et à vivre l’amertume des fins de règnes.

Ciré Clédor Ly, avocat dans les Collectifs de Défense de Ousmane Sonko et de Bassirou Diomaye Faye.

2 COMMENTAIRES
  • Khassim Samb

    Messieurs les avocats s’il vous plaît, cessez de faire croire aux sympathisants de sonko l’impossible. Référez vous à la jurisprudence Karim et Khalifa sall. Même des cadres fondateurs de l’expastef sont entrain de peaufiner des stratégies de substitution pour enterrer sonko lequel a gâché sa carrière politique en s’enlisant dans ces nauséabondes affaires de mœurs et d’appels insurrectionnels alors qu’il lui suffisait de MASSIFIER son parti, cesser ces INSULTES et tenir des discours de programmes alternatifs. Des observateurs avertis avaient bien raison de dire que Sonko c’est finalement du gâchis.

  • El Bachir

    La plaidoirie se fait devant la cour et non sur la place publique d’autant que nous les profanes à qui ce texte est destiné ne pouvons rien y comprendre.
    Puis parlez donc des erreurs monstrueuses que vous avez faites dans votre stratégie de défense de votre client qui ont participé à le mettre dans sa situation actuelle. On vous attend sur le terrain de la justice. Laissez aux politiciens l’espace politique. L’affaire Adji Sarr était facile à défendre mais vous vous êtes mis au devant des caméras au lieu de cogiter sérieusement sur le sujet puis vous vous êtes faits doubler par un morpion de français qui vous à pris la vedette. Maître, revenez à la raison et sachez que nous avons été froissé de voir un minable petit avocaillon venir se mettre au devant de votre combat. Nous connaissons votre valeur, vous faites partie des meilleurs. Évitez les caméras et bossez comme vous le faisiez.

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