Offense au Chef de l’État : Une Réforme Pénale Contestée

Offense au Chef de l’État : Une Réforme Pénale Contestée

L’article 258 du Code pénal sénégalais, qui sanctionne l’offense au chef de l’État, suscite un regain d’attention depuis l’incarcération de Moustapha Diakhaté, ancien président du groupe parlementaire de la majorité Benno Bokk Yakaar de 2012 à 2024. Cette disposition légale, longtemps critiquée par l’opposition, notamment le Pastef, continue de diviser le paysage politique sénégalais.

Adopté lors de la réforme pénale de 2016 sous le régime de Macky Sall, l’article 258 définit l’offense comme une allégation portant atteinte à l’honneur ou à la considération des institutions. Ces dernières années, il a conduit à la condamnation de nombreuses personnalités politiques, journalistes et activistes pour des propos tenus publiquement ou sur les réseaux sociaux. Malgré les appels à son abolition par des défenseurs des droits humains, il reste en vigueur.

Aujourd’hui, le débat demeure vif, comme en témoigne la prise de position d’anciens opposants devenus partisans du dispositif après leur arrivée au pouvoir le 24 mars dernier. Le dialogue national récemment organisé n’a pas permis de trancher sur ce sujet épineux, les acteurs politiques et organisations citoyennes appelant néanmoins à clarifier cette législation.

Des figures politiques telles que Mbaye Dione ont justifié le maintien de cet article, invoquant le respect dû à la fonction présidentielle. Aliou Sow a même affirmé sa détermination à rétablir cette disposition si elle venait à être abrogée, soulignant la banalisation des injures et de la diffamation dans le discours public.

Les cas de condamnation de figures de l’opposition, comme Birame Souleye Diop ou Me Amadou Sall, illustrent les usages répétés de cette loi. Ils rappellent que le débat autour de l’article 258 reste fortement ancré dans les tensions politiques du pays. Selon nos confrères de Sud Quotidien, ce sujet continue d’interpeller quant aux limites de la liberté d’expression dans une démocratie moderne.

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