Le président français Emmanuel Macron a reçu mercredi à l’Elysée des représentants indépendantistes et loyalistes de la Nouvelle-Calédonie. Ce territoire français d’outre-mer a été marqué par de violentes émeutes il y a un an, liées au statut de l’archipel et à son corps électoral. D’après la presse française, la réunion a duré deux heures. Les discussions devraient se poursuivre au moins jusqu’au week-end, sous la direction du ministre des Outre-mer, Manuel Valls.
Philippe Dunoyer, représentant du parti Calédonie Ensemble, a qualifié ce sommet de « sommet de la dernière chance », ajoutant : « Si on n’y arrive pas là, on n’y arrivera jamais ». Ce sommet fait suite à l’échec des négociations menées le 8 mai dernier par Manuel Valls à Bourail.
Emmanuel Tjibaou, député indépendantiste et représentant du FLNKS à l’Assemblée nationale, attend « une clarification de la position du gouvernement sur la suite des discussions institutionnelles ». Il s’interroge notamment sur la sortie de l’Accord de Nouméa, la trajectoire de décolonisation et la suite du projet présenté par l’État français à Déva.
Le différend calédonien porte sur le corps électoral provincial, gelé depuis 1998. L’ouverture de ce corps électoral aux Français non originaires de Nouvelle-Calédonie, un projet de loi suspendu par Emmanuel Macron en juin 2024 après la dissolution de l’Assemblée nationale, est au cœur des tensions. Les Kanaks craignent de devenir minoritaires sur leur territoire, tandis que les loyalistes et le gouvernement français défendent cette ouverture comme une nécessité démocratique. Les discussions à Paris visent à trouver un terrain d’entente entre les deux camps. Les émeutes de mai 2024, qui ont coïncidé avec les discussions sur le projet de loi à l’Assemblée nationale, ont fait 14 morts et nécessité l’envoi de renforts depuis Paris. Ce sommet se déroule dans un contexte tendu, plus d’un an après ces événements.
