Moustapha Diakhate, une fois de plus… (Par Mamadou lamine Gueye)

Une fois de plus, Moustapha et ses compagnons – « experts », se sont trompés. Lourdement, d’ailleurs. Ils s’étaient égarés quand ils avaient abordé l’attitude du PR au lendemain de la Campagne égyptienne des « Lions ». Comme, également, ils s’étaient égarés à propos de Guy Marius Sagna, de la RTS et de la Grâce Présidentielle. En parlant, cette fois – ci du FMI, dans le seul but de disqualifier le Président Macky Sall, Moustapha Diakhaté a usé de mots et d’une approche suffisamment révélateurs de ses carences et du bas niveau de ses connaissances des questions sensibles qui agitent et structurent les Relations Internationales.

Oui, le FMI utilise, les plus souvent, de thérapies économiques longtemps et souvent décriées par de nombreux économistes. Mais, en vérité, ce qu’ils critiquent, ce sont les remèdes qu’il propose, non le fait central régulièrement mis sous le boisseau : LE FMI NE VIENT AU CHEVET QUE DES PAYS ÉCONOMIQUEMENT MALADES !! Mais, avant de revenir sur cet aspect majeur délibérément oublié par Moustapha Diakhaté et ses séides, rappelons deux faits majeurs : d’abord, le FMI intervient dans toutes les Régions du monde, y compris dans le monde développé. C’est lui qui a aidé la France à sortir du marasme en 1947. C’est lui qui a volé au secours de la Lettonie, de la Hongrie et de la Roumanie en 2008. Ce fut lui, également qui a accompagné l’Irlande, la Grèce et le Portugal entre 2010 et 2011, trois pays de l’Union Européenne et de la Zone Euro. Ailleurs, notamment au Brésil, en Argentine, au Mexique, en Asie Orientale et en Russie, le FMI a été régulièrement sollicité ! C’est donc un grossier mensonge que dire que le FMI ne s’intéresse qu’aux Pays faibles, en particulier ceux d’Afrique, pour convoquer un semblant de Nationalisme inepte et inopérant.

Oui, Moustapha Diakhaté, notre pays a fait l’amère expérience d’une prise du pouvoir économique par les Institutions de Bretton Woods (Banque Mondiale et FMI) ! Nous savons que ce fut le Président Senghor qui, en 1979, par le biais du PREF (Plan de Redressement Economique et Financier), introduisit le FMI en Afrique subsaharienne de manière ostensible. Son successeur, le Président Abdou Diouf, poussa cette logique jusqu’à ses confins extrêmes, à travers le douloureux PAS (Plan d’Ajustement Structurel) qui a profondément traumatisé nos populations. Autour du slogan « Moins d’Etat, Mieux d’Etat », furent organisées la mise à mort des grandes Sociétés d’Etat et la mise en place de Programmes Sectoriels qui ont étranglé les principaux leviers économiques de notre pays.

La « NPA » (Nouvelle Politique Agricole » et la « NPI » (Nouvelle Politique Industrielle », lancées entre 1984 et 1986, avaient totalement déstructuré et profondément affaibli les Secteurs majeurs de notre tissu économique. Dans le même temps, la mise à mort des Sociétés d’Etat, le blocage de l’Investissement Public, l’inflation galopante…, ont entrainé une hausse exponentielle du chômage de masse et une recrudescence de l’exode rural au moment où la famine frappait aux portes de nos campagnes ! Un cocktail aussi explosif alimenta les révoltes sociales dans tous les Secteurs socioéconomiques, qu’une répression féroce tentait de juguler entre 1985 et 1987.

La défiance populaire et le rejet unanime des Plans imposés par le FMI – qui plaça notre pays sous tutelle économique et nous imposa un Ministre de l’Economie et des Finances, en la personne de feu Mamoudou Touré, un Mauritanien, Inspecteur du FMI pour l’Afrique !!! -, allaient se prolonger au plan politique. Le reflux de l’hégémonie politique de A. DIOUF commença brutalement durant et après les Elections de 1988 au cours desquelles le sang a giclé et les guérillas urbaines étaient d’une ampleur proche de l’insurrection populaire. Aussi, 20 ans après Mai 68, le Sénégal renoua avec « l’Etat d’Urgence », avec son « Couvre Feu » régulièrement piétiné par les Jeunes, son « Année Blanche » et le blocage du pays à tous les niveaux…

Fort heureusement, le Sénégal n’en est plus à ce stade aujourd’hui. Car, ce que Moustapha et son Ecurie ne savent pas, c’est que : même s’il est présent, le FMI n’est plus l’Axe autour duquel s’organise et se déroule l’économie du Sénégal. Il est absolument certain que la matrice de notre dynamique économique est constituée par le Référent structurant qu’est le PSE (Plan Sénégal Emergent). Toutes les propositions faites par le FMI ont déjà été clairement identifiées, voire déjà mises en œuvre par l’Etat du Sénégal !!!! Qu’il s’agisse de la réduction du train de vie de l’Etat, ou, encore de la réduction des Agences, le Président Macky Sall avait, dès 2012, pointé ces carences et enclenché des mesures correctives progressives. Il n’a pas eu besoin d’une quelconque injonction du FMI pour emprunter ces pistes salvatrices. Autrement dit, tel Don QUICHOTTE est ses Moulins à Vent, Moustapha Diakhaté brasse du vent et verse dans la pestilence verbale.

Aujourd’hui que l’Etat aiguillonne l’économie nationale, s’inscrit dans des logiques keynésiennes d’intervention, notamment dans la gestion de grands Travaux à de multiples niveaux, s’alarmer artificiellement en convoquant un « proto – nationalisme » primaire, comme font Moustapha Diakhaté et ses comparses, est plus qu’une forfaiture. Une fois de plus, comme les fois précédentes, Moustapha Diakhaté et ses amis, se sont trompés dans leur volonté de faire mal au Président Macky Sall.

* Juriste.

2 COMMENTAIRES
  • mouhamath

    Cher frère, comment le FMI peut critiquer les remèdes qu’il propose lui même? il faut revoir cette phrase ou nous éclairer réellement ce que tu veux dire par là mon cher. N’oublie pas également qu’en fixant les mesures à prendre , le FMI nous dicte particulièrement une autre politique économique à mener. Ce qui est entre autre une ingérence qui nous prive de notre souveraineté nationale. On peut en échanger plus largement sur ce sujet car j’en dispose d’énormes matières sur ce thème. Un Etat qui perd le contrôle de sa politique économique , perd une bonne partie de sa souveraineté et par ricochet, assujetti à des conditionnalités qui ne répondent pas aux vraies politiques économiques lui permettant d’asseoir les seules subventions de certains biens et services permettant à sa population d’être soulagée.

    • Lhomme ethique

      Les recommandations de FMI peuvent en aucun cas remettre en cause la souveraineté nationale du Sénégal.
      Elles ne sont pas des lois ni d’exécution forcée. Le FMI est un conseiller et non un gendarme, on peut suivre ses conseils comme on peut ne pas les suivre.

Publiez un commentaire