Mort de Amar Mbaye à Thiès : Son père parle d’assassinat

Le décès de Amar Mafatim Mbaye, le boulanger mort dans une course-poursuite entre la police et des conducteurs de mototaxis Jakarata, lors d’une opération de sécurisation, dans la soirée du vendredi 16 août dernier, dans la Cité du Rail, fait toujours des vagues. Au cours d’un point de presse tenu ce 29 août, la famille éplorée a repoussé « la thèse de l’accident ». Mieux, elle a commis deux avocats pour «poursuivre la bataille judiciaire».

Le père parle d’assassinat

C’est par la voix du père du défunt jeune boulanger, El Hadji Mafatim Mbaye, que la famille éplorée, rejetant la « thèse de l’accident », a souhaité que « toute la lumière soit faite sur la mort de son fils ». Elle a annoncé la commission de deux avocats pour poursuivre la bataille judiciaire. L’enseignant de métier a relevé des « bizarreries dans la conduite du processus ayant mené à l’autopsie du corps », pour déterminer « les causes exactes dudit décès ». Et d’indiquer : « C’est le Commissaire des Parcelles Assainies qui a commandité l’autopsie et dans le même temps, il a fait accompagner le corps jusqu’à Dakar. Pendant ce temps, la famille a payé tous les frais afférant à l’autopsie, mais ils ont refusé qu’un membre de la famille soit présent, alors que le policier accompagnant et les membres de la police scientifique étaient bien dans la salle ». Il poursuit que « c’est au retour et au commissariat des Parcelles Assainies que les résultats de l’autopsie ont été remis à la famille, avec l’instruction de ne rien révéler, pour les besoins de l’enquête »

Plainte devant le Procureur de Thiès 

La famille a déposé une double plainte contre X, auprès du Procureur de la République près le Tribunal de grande Instance de Thiès et aussi de la gendarmerie ». « D’ailleurs, le commissariat des Parcelles assainies avait demandé à la famille d’amener ses témoins, ce que nous avons catégoriquement refusé. Et au finish, le Procureur de la République a réuni les deux plaintes et le rapport d’enquête de la police, pour ensuite confier le dossier au juge du premier cabinet », poursuit El Hadji Mafatim Mbaye, selon qui, « tous ceux qui soutiennent la thèse de l’accident, doivent se rendre devant le juge d’instruction, s’ils sont sûrs de ce qu’ils disent et la preuve leur sera apportée par la famille qu’ils racontent des balivernes ». Après avoir montré la moto à bord de laquelle roulait la victime ce jour-là et qui est restée « intacte sans aucun dommage », le père éploré estime « irrationnel de parler d’accident dans ces conditions ». Aussi a-t-il annoncé la commission d’un huissier pour procéder au constat de l’état de la moto

Témoins oculaires menacé de morts 

El Hadji Mafatim Mbaye regrette que « malgré tous ces faits, un tapage médiatique est ourdi pour faire avaler à l’opinion la ‘’thèse de l’accident’’ ». Et de s’étrangler : «Nous ne sommes pas dans cette dynamique. Il n’y a pas eu d’accident, notre fils a été assassiné. L’autopsie, en parlant de traumatisme cervico-facial avec fractures multiples, en donne d’ailleurs la pleine mesure et légitime la thèse de coups au niveau du cou et de la mâchoire et du même côté. Tout cela révèle donc qu’il y a eu bien des coups et il y a des témoins oculaires, qui étaient donc sur place et qui sont prêts à témoigner et nous allons les conduire auprès du juge d’instruction. Certains de ces témoins ont reçu des menaces et une plainte a même été déposée contre les auteurs. Cela indique que la thèse de l’accident n’est pas corroborée, car quelqu’un qui est sûr de ce qu’il dit et qui n’a rien à craindre, n’a pas besoin d’aller menacer un témoin.» Cependant, souligne-t-il, « nous avons confiance à la justice et nous attendons ce que l’enquête va révéler, par rapport aux preuves que nous détenons ». Et d’avertir : « Quiconque et de quelque niveau qu’il se situe tentera de faire barrage à la vérité, nous trouvera sur son chemin.» A l’en croire, il s’agit d’un crime abject sur un fils père de quatre enfants.

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