Moody’s et Standard & Poor’s, deux des principales agences de notation financière mondiales, ont récemment abaissé la note du Sénégal. Cette décision survient après un rapport de l’Inspection Générale des Finances (IGF) qui a remis en question les chiffres économiques annoncés par le gouvernement sortant sous Macky Sall. Les nouvelles autorités sénégalaises, déterminées à faire la lumière sur la situation économique du pays, ont commandé un audit de l’IGF.
Selon le rapport IGF, le déficit budgétaire atteindrait 10,4 % du PIB et la dette publique 83,7 % en 2023, des chiffres bien supérieurs à ceux annoncés par Macky Sall. Dix jours après la publication de ce rapport, Moody’s a abaissé la note du Sénégal à B1. Peu de temps après, Standard & Poor’s a également exprimé des doutes, plaçant le pays sous perspectives négatives tout en maintenant la note des emprunts à « B+/B ».
Standard & Poor’s a justifié sa décision en évoquant une « incertitude importante sur les données budgétaires réelles » et un « manque de clarté » concernant la dette et les besoins financiers du pays. Cependant, elle a laissé entendre qu’une amélioration pourrait être possible si des mesures correctives efficaces étaient mises en place.
Un expert en économie a expliqué que la notation souveraine est essentielle pour évaluer la solvabilité d’un pays, influençant ainsi les taux d’intérêt auxquels il peut emprunter. Le Sénégal, anciennement noté Ba3, a été rétrogradé à B1. Bien que cette classification soit préoccupante, elle reste relativement meilleure que celle de pays comme le Rwanda, souvent cité en exemple en Afrique.