Mayotte : Mesures du Gouvernement Français Après le Cyclone Chido
Le cyclone Chido, le plus dévastateur à frapper Mayotte depuis près de cent ans, a laissé l’île en grande détresse. Le 13 décembre, jour de cette catastrophe naturelle, le bilan humain est lourd, avec 35 morts, 67 blessés graves, et plus de 2 400 blessés légers, selon les bilans officiels.
Pour faire face à l’urgence de rétablir un équilibre économique et social, le Gouvernement français a annoncé un ensemble de mesures immédiates. Afin de contrer la flambée des prix des produits essentiels, le Premier ministre François Bayou a conféré au Préfet de Mayotte des pouvoirs spéciaux de régulation, valables jusqu’au 15 juin 2025. « Le prix de l’eau sera régulé », précise le communiqué émanant de Matignon. Cette régulation s’étend aussi aux denrées alimentaires, aux matériaux de construction et aux produits d’hygiène.
Par ailleurs, des initiatives de soutien économique ont été mises en place pour aider les entreprises et travailleurs indépendants. Une procédure simplifiée permet notamment aux employeurs de recourir plus facilement à l’activité partielle en plaçant leurs salariés en chômage technique, avec une prise en charge rétroactive des allocations. La suspension des cotisations sociales et des échéances fiscales est également annoncée, sans pénalités de retard.
Une cellule de crise économique a été instaurée, regroupant tous les acteurs locaux, ainsi que des fédérations nationales et banques, pour s’adapter de manière agile aux besoins quotidiens de l’île. « D’autres mesures viendront accompagner dans les prochains jours ces dispositifs », a assuré Matignon.
La longue phase de reconstruction est une priorité pour le gouvernement, confronté à des attentes fortes de la population mahoraise. Les défis sont nombreux : rétablir l’accès à l’eau potable, fournir des abris temporaires et sécuriser les zones sinistrées. En effet, la catastrophe a causé des destructions massives sur l’île, touchant logements, infrastructures et provoquant des déplacements de près de 10 000 personnes.
Lors de sa visite sur l’île les 19 et 20 décembre, le président Emmanuel Macron a été reçu avec des tensions palpables. Des huées et des slogans hostiles, tels que « Macron démission! », ont marqué sa venue, exacerbées par sa déclaration controversée : « Si ce n’était pas la France, vous seriez 10 000 fois plus dans la merde ! », qui a suscité de vives réactions dans l’assistance.