Masques fantômes et paiements en espèces : Mise en accusation de Moustapha Diop devant la Haute Cour de Justice

Accusé de graves irrégularités dans la gestion du Fonds de riposte contre la COVID-19, l’ex-ministre Moustapha Diop pourrait bientôt répondre devant la Haute Cour de Justice. Ce jeudi 8 mai, la commission des lois de l’Assemblée nationale a soumis à la plénière un projet de résolution réclamant sa mise en accusation pour détournement présumé de fonds publics.
Selon les enquêtes menées par la Division des investigations criminelles et le rapport de la Cour des comptes, plus de 2,5 milliards de francs CFA destinés à l’achat de masques auraient été détournés via un système opaque de paiements en espèces, contrats attribués sans appel d’offres et nomination illégale d’un gestionnaire.
Plus troublant encore, l’enquête fait état d’un écart de plus de 2,3 millions de masques entre les quantités commandées et celles effectivement livrées. Certains prestataires affirment avoir reçu l’intégralité de leur paiement en liquide, directement des mains du ministre ou sur ses instructions.
Les chefs d’accusation évoqués sont lourds : concussion, corruption, blanchiment de capitaux, faux et usage de faux, escroquerie, association de malfaiteurs, entre autres. La commission parlementaire s’appuie notamment sur l’article 101 de la Constitution pour justifier cette saisine de la Haute Cour.
Si l’Assemblée nationale valide la résolution, Moustapha Diop deviendra l’un des rares anciens ministres sénégalais à être poursuivi devant la plus haute juridiction du pays.