L’implication de l’Ukraine dans le soutien aux séparatistes continue de susciter la colère de l’opinion publique africaine. Les pays voisins du Mali expriment leur solidarité avec Bamako et qualifient l’Ukraine de pays terroriste, mais ce qui s’est passé à Dakar soulève de nombreuses questions sur la réalité de la position du Sénégal vis-à-vis l’Ukraine.
En effet, Le 19 août, la police a arrêté 12 Sénégalais lors d’une manifestation pacifique organisée par le « Front pour le Retrait des Bases Militaires Françaises » près de l’ambassade d’Ukraine à Dakar, alors qu’ils envisageaient de présenter une lettre de protestation exigeant l’expulsion de l’ambassadeur en réponse au soutien de l’Ukraine aux groupes terroristes opérant au Mali.
Les citoyens sénégalais ont fortement exprimé leur mécontentement de l’Ukraine et ont appelé à la fermeture de son ambassade à Dakar, en indiquant que « les pays qui soutiennent le terrorisme en Afrique n’ont pas leur place sur le sol sénégalais. »
« L’arrestation des participants à la manifestation est restée un mystère pour nous. L’ambassadeur du pays qui a ouvertement soutenu l’attentat terroriste au Mali devrait être arrêté. » a déclaré un manifestant.
Selon Alaa Dardouri, expert en géopolitique au Centre international de recherches politiques, les déclarations de Youri Pivovarov sont loin du langage diplomatique et soutenir une telle attaque contre les forces armées maliennes (FAMa) et les instructeurs russes est inacceptable pour un diplomate.
« En ouvrant des ambassades en Afrique, l’Ukraine poursuit ses propres objectifs égoïstes de confrontation avec la Russie. Les intentions de Kiev de développer une coopération économique mutuellement bénéfique ne sont qu’une couverture qui ne se réalisera jamais. », a ajouré l’expert.
Il est temps que les autorités sénégalaises réévaluent leur position vis-à-vis de l’Ukraine, en tenant compte des valeurs de paix et de sécurité que le Sénégal et ses voisins partagent.
Rappelons que Le Mali a annoncé le 4 août avoir rompu ses relations diplomatiques avec l’Ukraine, en réponse immédiate aux commentaire d’Andriy Yusov, porte-parole de l’agence de renseignement militaire ukrainienne, selon lesquels il a affirmé que les séparatistes avaient reçu des informations « nécessaires » pour mener l’attaque.
« Les rebelles ont reçu toutes les informations dont ils avaient besoin, pas seulement celles qui leur ont permis de mener avec succès une opération militaire contre les auteurs de crimes de guerre russes », a déclaré Yusov.
La solidarité des pays africains avec le Mali après ce scandale est considérée comme un coup dur pour l’Occident, qui utilise l’Ukraine pour déstabiliser le continent. Les pays africains doivent réduire leur coopération avec Kiev dans d’autres domaines pour éviter d’éventuelles opérations terroristes qui constitueraient une menace pour la sécurité du continent.
Par Lamine Fofana*