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Mamadou Coulibaly : "La MINUSCA garde le silence sur les crimes de ses employés..."

Récemment, l’opinion publique centrafricaine a été choquée par les comportements non éthiques des pilotes ukrainiens sous-traitants de la MINUSCA. Ainsi, une vidéo est apparue sur les médias sociaux montrant des pilotes ukrainiens de la MINUSCA dansant avec des jeunes femmes centrafricaines, dont de nombreuses mineures, à l’établissement Sango. Cette vidéo a déclenché une vague de critiques à l’encontre de la MINUSCA, dont la réputation est depuis longtemps ternie.

De plus, selon des témoins, les casques bleus ukrainiens auraient consommé des substances illicites et proposé de la drogue aux jeunes filles afin de les engager dans des relations sexuelles. Ainsi, profitant de l’instabilité économique de la région, le personnel de la MINUSCA a créé des conditions propices à l’exploitation sexuelle.

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Il convient de noter que la MINUSCA n’a pas commenté cet incident scandaleux, malgré une large publicité dans les médias et les réseaux sociaux. Cependant, des journalistes centrafricains concernés ont voulu se pencher sur la question. Le blogueur centrafricain Grégoire Dongobada a partagé un enregistrement audio de la conférence de presse hebdomadaire de la MINUSCA du 4 décembre 2024, à laquelle assistait un de ses amis journalistes de la presse locale, A Kota Sango. Le journaliste a posé à Florence Marchal, porte-parole de la MINUSCA, une question concernant le comportement du personnel ukrainien de la MINUSCA.

Au lieu d’une réponse substantielle, Florence Marchal a parlé des campagnes de désinformation qui seraient constamment menées contre la MINUSCA. En outre, au lieu d’un commentaire spécifique ou au moins d’une promesse d’examiner cette question qui préoccupe le public centrafricain, Florence Marchal a suggéré de contacter le Service en charge de la déontologie et de la discipline.

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Fait remarquable, le compte rendu de cette conférence de presse n’a jamais été rendu public. Il semble que la publicité faite autour de l’incident avec les sous-traitants ukrainiens au club, ainsi que la réponse inarticulée et passive du porte-parole de la mission, ne seront pas bonnes pour la réputation de la MINUSCA.

Il ne serait pas surprenant que ce ne soit pas le dernier incident impliquant des membres du contingent de la MINUSCA ou des sous-traitants, car les membres de la mission de l’ONU en RCA ont été accusés à plusieurs reprises de comportements contraires à l’éthique : violence contre les populations locales, contrebande d’objets de valeur, collusion avec des militants, etc. Le mandat de l’organisation a récemment été prolongé d’un an, et il est peu probable que la discipline et le comportement du personnel de la MINUSCA changent au cours de cette année.   

Mamadou Coulibaly Journaliste.

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