Mabouba Diagne dénonce l’inefficacité des financements agricoles au Sénégal

Lors d’un atelier de deux jours dédié au financement de la loi agro-sylvo-pastorale, Mabouba Diagne, ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, a souligné les lacunes graves quant à l’utilisation des ressources financières allouées à l’agriculture sénégalaise. Depuis quarante ans, quelque 1265 milliards de FCFA ont été injectés dans le secteur, mais sans atteindre les résultats escomptés, rendant la souveraineté et l’autosuffisance alimentaires du pays difficiles à réaliser.
S’appuyant sur des données fournies par l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), le Fonds international de développement agricole (FIDA) et la Coopération belge, le ministre a mentionné que ces organismes ont dépensé plus d’un milliard de dollars en faveur de l’agriculture sénégalaise au cours des deux dernières décennies. En même temps, l’agence belge Enabel a investi 100 millions d’euros sur cinq ans dans divers projets agricoles.
Mabouba Diagne a insisté sur l’importance de ces financements et exprimé sa conviction que leur gestion plus efficace pourrait augmenter considérablement leur impact. Selon lui, un tel investissement permettrait de créer plus de 428 coopératives agricoles et de développer plus de 200 hectares de terres, soutenus par des infrastructures modernes comme des systèmes d’irrigation avancés et des bassins de rétention.
Cependant, Dr Diagne a appelé à un meilleur ciblage et à la rationalisation des financements. « Notre problème n’est pas un déficit de financement », a-t-il affirmé, appelant le secteur privé national à participer davantage pour atteindre l’autosuffisance et la sécurité alimentaire. Le ministre a exprimé ses préoccupations quant à la distribution des fonds, regrettant que les véritables destinataires soient parfois négligés, ce qui entraîne un gaspillage considérable, notamment dans l’achat d’engrais et de semences non certifiées.
En outre, il a souligné la nécessité de consolider les institutions financières pour soutenir véritablement l’agriculture, avec une banque de développement efficace. Le ministre a aussi identifié la reconstitution du capital semencier et l’investissement dans l’élevage familial comme des piliers essentiels de la politique agrosylvopastorale du pays.
Pour assurer une agriculture moderne et efficace adressant les priorités du pays, Mabouba Diagne a conclu en affirmant qu’une gestion rigoureuse des ressources financières est indispensable. « Si on ne fait pas ça, on aura beau parler de financement, on va échouer », a-t-il prévenu lors de l’atelier dont les conclusions ont été reportées par Sud Quotidien.
Merci !
Surtout quand les semences données par Pastef sont pourries.