Les inondations récurrentes : Qui sont les responsables ?

La saison hivernale en cours est marquée par de fortes pluies qui ont encore engendré  d’importantes inondations en Afrique occidentale et centrale.

Au Sénégal les images qui défilent dans les média nécessitent de s’interroger sur les responsabilités de ce drame.

  • Le programme des Parcelles assainies remonte en 1974 quand l’Etat avec le concours de la Banque Mondiale décida de désengorger Dakar par la création d’une nouvelle banlieue et permettre à des Sénégalais moins nantis d’avoir un toit.

Cette politique de l’habitat social est pilotée par la Sn HLM qui après Dakar a élargi le programme à Pikine, Rufisque et à l’intérieur du pays.

Dans le vocabulaire  de l’urbanisme assainissement intègre l’évacuation des eaux usées et pluviales. Mais l’exploitation des images dans certaines unités des Parcelles assainies montre que l’assainissement est totalement absent.

Ce phénomène récurrent permet de penser que le programme dans ses différentes phases souffre d’un manque d’évaluation.

  • Le transfert du domaine national aux collectivités territoriales a favorisé le morcellement de cuvettes ou zones aedificandi en parcelles d’habitation et sans assainissement.
  • Dans les Parcelles assainies et zones non constructibles l’autorisation de construire est délivrée par les démembrements de l’Etat. Et la question qui trotte dans la tête est celle-ci y’a-t-il étude du terrain avant la délivrance de l’acte ou c’est du laxisme ?
  • Le changement climatique est une réalité et les fortes pluies de cette année en Afrique Occidentale et centrale étaient annoncées. Ces informations devaient être portées à la connaissance des populations qui vivent dans des zones inondables.

Les Etats situés dans des zones de passage du cyclone ou de l’ouragan avertissent leur population à l’approche du phénomène pour qu’elle se déplace ou se barricade.

Cette démarche appliquée à l’échelle locale pouvait atténuer le drame que vivent les sinistrés des inondations.

  • Le plan décennal de lutte contre les inondations de la période 2012-2022 semble accusé du retard avec trois(03) réalisations sur sept(07).

Pourtant dans toute gestion de programmes ou d’activités, il faut l’organisation et la méthode  qui par la planification permet d’assurer l’évaluation et le suivi.

L’application de ces principes de gestion  avec le faste truck aidant pouvait nous éviter de telles situations.

Des citoyens se sont sacrifiés pour avoir un logement et se retrouvent  encore dans des tantes  installées sur des terrains vagues.

La bonne gouvernance nous dicte de prendre au sérieux la gestion des affaires de la cité en ayant le courage d’identifier et de sanctionner les responsables de tel drame.

Khalifa DIAKHATE
Pikine Daroukhoudoss

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