« Les femmes subissent des injustices structurelles dans nos politiques fiscales… », déclare l’experte fiscale Aissatou Diop

La troisième édition des rencontres fiscales, « Tax Brunch », un rendez-vous désormais incontournable pour débattre des grands enjeux de la fiscalité au Sénégal, s’est tenue avec succès. Le thème de cette année portait sur : « L’équité fiscale et l’intégration du genre dans nos politiques fiscales. » Lors de cet événement, l’inégalité fiscale entre les femmes et les hommes a été déplorée.

L’experte fiscale Aïssatou Diop, présidente du groupement des femmes fiscalistes, a expliqué ce samedi que l’équité fiscale n’est pas seulement un idéal, mais un levier fondamental pour garantir une justice économique et sociale, indispensable à la vision d’un Sénégal émergent à l’horizon 2050.

« Notre système fiscal doit refléter les valeurs de justice, de solidarité et d’inclusivité, en particulier envers les populations vulnérables… » a-t-elle souligné.

Aïssatou Diop a ajouté qu’historiquement, des progrès notables ont été réalisés. Elle a notamment évoqué les réformes fiscales, telles que l’égalité de traitement fiscal entre époux, consacrée par la loi n° 2008-01 du 8 janvier 2008, qui a supprimé les règles discriminatoires fondées exclusivement sur la qualité de mari ou d’épouse.

« Mieux encore,«  avance-t-elle, « l’introduction de la réduction pour charges de famille dans le Code Général des Impôts en 2012 témoigne de notre volonté collective d’instaurer un système fiscal plus juste. »

Cependant, l’experte fiscale a également déploré que « ces avancées restent insuffisantes face aux inégalités persistantes. » Elle a rappelé que les femmes, qui constituent une part essentielle des forces économiques et sociales du pays, continuent de subir des injustices structurelles dans les politiques fiscales. En tant qu’actrices de l’économie formelle et informelle, elles supportent une charge fiscale disproportionnée, souvent aggravée par des mécanismes ignorant leurs réalités socio-économiques. »