Les Femmes de Kayar Misent sur l’Agriculture Bio pour Une Vie Durable
Dans les villages de Mbawane et Keur Abdou Ndoye à Kayar, des femmes productrices ont opté pour l’agroécologie, délaissant l’agriculture conventionnelle afin de préserver leur environnement tout en améliorant leurs rendements. Cette transition leur permet de mieux subvenir aux besoins de leurs familles, malgré la dégradation des sols. L’APS relate comment ces femmes, pour la plupart dans la soixantaine, se consacrent avec détermination à cette activité écologique.
Parmi elles, Mouna Fall, agricultrice aguerrie de Mbawane, souligne l’importance de cette activité qui lui assure non seulement un revenu mais aussi une indépendance économique, renforçant ainsi le soutien familial. Ses parcelles certifiées bio par l’ONG Enda Pronat illustrent les bienfaits de l’agroécologie : des citronniers, des papayers, des courgettes prospèrent sans l’usage de produits chimiques.
À Keur Abdou Ndoye, la scène est similaire. Les femmes y vendent des légumes bios au marché du village. Mayé Kâ, une autre productrice, vante cette méthode agricole qui permet de répondre aux besoins financiers grâce à ses enfants qui l’aident dans ses tâches agricoles en raison de son âge avancé. Au-delà des besoins, elle développe une activité commerciale complémentaire pour soutenir sa famille.
La grande productrice Tiné Ndoye, ancienne présidente du Réseau national des femmes rurales, gère son exploitation à distance depuis sa chambre, sa santé actuelle ne lui permettant pas d’être sur le terrain. Malgré des fluctuations de revenus dans cette agriculture, elle défend son potentiel rentable pour les besoins en alimentation, santé et éducation.
Quant aux chiffres, Mme Ndoye révèle que l’exploitation biologique a permis de réaliser de bonnes recettes, bien que les coûts des intrants, tels que l’eau, réduisent parfois les bénéfices nets. Avec Enda Pronat à la manœuvre, dirigé par Mariam Sow, ce réseau exemplaire a évolué d’une dizaine à plus de 36 000 membres agricoles.
Si la proportion des productrices reste plus importante dans la vallée du Sénégal, l’accès limité au foncier reste un frein, tout comme l’équipement agricole inadéquat. Mariam Sow, de l’ONG Enda Pronat, insiste sur l’importance du soutien aux femmes dans ce secteur pour assurer la continuité des pratiques durables et le maintien des exploitations familiales qui nourrissent les familles.
Bien qu’elles rencontrent des obstacles, telles que l’acheminement des produits vers les marchés conventionnels et le manque de matériel, les agricultrices s’adaptent et innovent. Mouna Fall espère ainsi sensibiliser les bailleurs de fonds à leur résilience et leurs besoins en matériel agricole.
Cet article, produit en partenariat avec l’Africa Women’s Journalism Project et soutenu par le Centre international des journalistes, met en lumière ces femmes dont la détermination est relatée dans le reportage de l’APS.