Hivernage compliqué pour le maraîchage dans les Niayes

Hivernage compliqué pour le maraîchage dans les Niayes

Dans les régions de Sangalkam et Noflaye, reconnues pour leur activité maraîchère, l’hivernage 2024 s’annonce particulièrement éprouvant. Actuellement, seuls 10 % des agriculteurs poursuivent leurs activités, faisant face à de nombreux obstacles. Les sols sont érodés, les pluies abondantes ont détruit les cultures, et la chaleur intense aggrave la situation. De plus, la surface des exploitations a fortement diminué, entraînant une baisse de production et une hausse des prix des légumes sur le marché.

Les champs, souvent abandonnés, sont envahis par les herbes et portent encore les traces des inondations passées. La famille Senghor, par exemple, voit son hectare en partie submergé, rendant la culture de l’oignon et d’autres légumes impossible. Des animaux errants, comme les vaches, accentuent les dégâts en cherchant de la nourriture, selon Mansour Diouf, un agent de santé local.

Malgré ces conditions, certains comme Habib Diao à Noflaye conservent l’espoir. Cultivant sur des terres appartenant à la famille Senghor, il lutte pour maintenir ses plants d’oignon malgré le coût élevé des semences et intrants. Les tiges jaunissent sous les intempéries, mais Diao reste positif, comptant sur l’aide divine pour que ses cultures reprennent leur cours normal.

Le défi de l’approvisionnement en intrants est crucial. Ibrahima Mbengue, président de la Fédération des Producteurs Maraîchers des Niayes, note que seuls 10 % des 2 700 membres de la fédération sont actifs. La diminution des surfaces cultivées par rapport aux années passées est notable. Les coûts de l’eau et d’autres intrants comme l’électricité alourdissent le poids des producteurs.

Face à ces défis, le Groupement d’intérêt économique des femmes de Sangalkam reste actif dans la culture des choux, employant même un ouvrier agricole pour relever les défis de la saison. Leur infrastructure, bien que risquant une contamination, leur permet de poursuivre leur activité, mais les sols infertiles demeurent un obstacle majeur.

Malgré ces multiples défis, certains producteurs voient encore un avenir prometteur. Durant la saison sèche, il est possible de produire jusqu’à 90 sacs de 25 kg de semences de pommes de terre, avec des rendements intéressants, souligne un expert agricole. Le maraîchage dans les Niayes traverse une période difficile, mais la ténacité des producteurs et l’engagement communautaire offrent une lueur d’espoir. Un soutien accru, tant financier que technique, est nécessaire pour aider ces producteurs à surmonter les challenges et assurer la sécurité alimentaire locale, observe le technicien agricole.

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