Les délires pitoyables d’Abdoul Mbaye (Par Amath TAMBEDOU)*

Dans une déclaration fleuve truffée de contrevérités comme d’habitude, avec des chiffres bidons servis pour soutenir des démonstrations d’un niveau préscolaire, Abdoul Mbaye croit recenser ce qu’il appelle les impasses du Président Macky Sall.

L’individu n’est pas un inconnu. C’est cet ancien Premier ministre qui n’hésite pas dénoncer à posteriori des actes qu’il avait lui-même signés en tant que chef du gouvernement, en déclarant sans vergogne avoir été trompé ou n’avoir pas bien compris ce qu’il signait.

Abdoul Mbaye, c’est aussi lui qui, à l’issue d’une manifestation de l’opposition qui avait fait fiasco, avait convoqué la presse pour faire état d’un manifestant tué par la police, à la surprise générale, nul autre que lui n’ayant constaté un tel drame sur le terrain. Il reviendra plus tard dire qu’il a été abusé, piégé par ses pairs.

Oui, cet individu qui passe son temps à avouer un manque pitoyable de discernement, s’aventure une fois de plus à faire dans les jugements et les affirmations gratuites. Pourtant, il y a assez à dire sur lui avec les nombreuses affaires nauséabondes qui le rattrapent de son passé de banquier, sans parler des autres dimensions de sa vie toutes marquées de passifs aussi accablants les uns que les autres.

En fait, il ne faut pas aller loin pour comprendre les motivations et le timing de cette dernière sortie insipide : simplement tenter de faire parler de lui après la nouvelle recomposition du paysage politique qui rappelle cruellement qu’il n’est rien du tout. Idrissa Seck ancien Premier ministre, que Mr Mbaye avait soutenu à la présidentielle sans parvenir à lui faire gagner un seul bureau de vote (pas même celui où le souteneur a voté) a décidé d’accompagner le Président Macky Sall dans l’œuvre de développement du pays tout comme Oumar Sarr et d’autres figures de proue de l’opposition politique. Ces retrouvailles préfigurent une recomposition historique du paysage politique national qui laisse en rade cet insignifiant qui n’a été consulté par qui que ce soit pour quoi que ce soit, lui dont les seules références politiques se résument à avoir été dépositaire de la confiance du Président Sall qui était allé le chercher loin de l’espace public pour en faire son Premier ministre.

Abdoul Mbaye ne s’était pas montré à la hauteur de la confiance et des attentes placées en lui. Très naturellement, son bienfaiteur dû se résoudre à le démettre de ses fonctions. C’est courant en politique. Ce qui est moins courant, c’est l’ingratitude avec laquelle Mr Mbaye traite celui grâce à qui il a eu l’opportunité de servir son pays à un niveau aussi élevé après avoir passé les 60 premières années de sa vie à ne se préoccuper que de sa petite personne et de ses petits intérêts, ne manifestant le moindre intérêt pour les affaires publiques.

Oui, Abdoul Mbaye, favorisé par le destin, n’a jamais eu à se soucier de la situation nationale. Héritage et piston lui ont toujours permis de vivre loin des réalités du pays, dans son îlot de confort personnel et de privilèges.

Cet individu est un symbole de contre-valeurs et c’est comme si la classe politique sénégalaise ayant acté son ingratitude, le renvoie toujours, à sa seule référence politique, celle d’avoir été imposé Premier ministre par le Président Macky Sall. Ce qui 8 ans après, continue de lui donner « le privilège » rarissime d’occuper le fauteuil central tant « envié » de « la photo légende » du « CRD » servie à toutes les rédactions et en toutes circonstances.

Si l’on doit parler d’impasse, le terme qualifie bien sa propre situation, lui qui n’a aucun bilan honorable dans un quelconque compartiment de sa vie. Il demeure le pire Premier ministre de l’histoire du Sénégal indépendant, son passé professionnel révèle de lui un banquier aux pratiques douteuses et sa vie privée, déballée devant la justice par celle qui a partagé sa vie pendant plus de 30 ans et qu’il a fini par trahir, ne l’honore pas davantage. En fait Abdoul Mbaye est lui-même une impasse, puisque réduit désormais au rôle de petit télégraphiste de la presse en ligne qui rejette d’ailleurs souvent son abondante littérature de gribouille (il n’a que cela à faire). Sa ligne éditoriale a un nom: la haine, et comme levier, la suffisance inspirée par un égocentrisme abyssal reposant sur l’esbroufe marinée à une petitesse morale qui, à la base a construit ce personnage fumeux et fourbe.

Heureux celui qui connaît ses limites et reste en deçà de leur seuil.

* Enseignant APR
Nioro du Rip